Des B-2 Spirit, bombardiers furtifs d’exception, ont largué la bombe GBU-57 sur plusieurs sites nucléaires iraniens. Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), aucune contamination radioactive immédiate n’a été détectée.
Dans la nuit du 21 au 22 juin 2025, les États-Unis ont lancé une opération militaire baptisée Operation Midnight Hammer. L’attaque a ciblé trois sites nucléaires iraniens : Fordo, Natanz et Ispahan. Au cœur de cette offensive, le B-2 Spirit, bombardier furtif de pointe, a déployé la bombe GBU-57 Massive Ordnance Penetrator (MOP).
Operation Midnight Hammer
L’opération a débuté à 2h10, heure locale en Iran (18h 40 EDT). Sept B-2 Spirit, décollés de la base aérienne de Whiteman AFB dans le Missouri, ont pénétré l’espace aérien iranien après un vol de 18 heures.
Environ 125 appareils, dont des chasseurs F-22, F-35 et des drones de surveillance, ont accompagné les bombardiers furtifs.
Selon le général Caine, les défenses antiaériennes iraniennes n’ont détecté ni les B-2 Spirit, ni les autres appareils engagés. À 2h10, le premier B-2 Spirit a largué deux bombes GBU-57 sur Fordo.
Ce site était enfoui à 80 à 90 mètres sous une montagne près de Qom. Seule la GBU-57, une bombe de 13 600 kg capable de pénétrer jusqu’à 60 mètres de béton ou 200 mètres de terre, pouvait espérer le neutraliser.
Un total de 14 bombes a ensuite visé ce site ainsi que celui de Natanz. Chaque B-2 transporte deux GBU-57, larguées de manière séquentielle pour maximiser la pénétration en profondeur à chaque impact.
Ispahan, quant à lui, a été frappé par plus de 24 missiles de croisière Tomahawk, lancés depuis un sous-marin américain. Selon les premières évaluations du Pentagone, les trois sites ont subi des dégâts extrêmement sévères.
Furtivité, signature du B-2 Spirit
Le B-2 Spirit, développé par Northrop Grumman, opère sans être détecté. Sa portée atteint 9 600 km sans ravitaillement, avec un plafond opérationnel de 50 000 pieds. Ce bombardier peut embarquer jusqu’à 18 000 kg de munitions.
Le B-2 de l’US Air Force bénéficie de quatre moteurs General Electric F118-GE-100. Ses matériaux composites et ses revêtements spéciaux le rendent quasi indétectable par les signatures radar, infrarouge et acoustique.
Son palmarès opérationnel en témoigne. En 1999, durant l’opération Allied Force au Kosovo, le B-2 Spirit a détruit 33 % des cibles serbes en huit semaines.
L’engin a prouvé sa capacité à frapper à longue distance avec précision en Irak et en Afghanistan. Le B-2 Spirit existe seulement en 19 exemplaires en service et a un coût unitaire de 2 milliards de dollars.
Conséquences éternelles
L’opération Rising Lion d’Israël, le 12 juin, avait déjà éliminé une large partie des défenses aériennes iraniennes et plusieurs hauts responsables militaires. Mais ne disposant pas d’armements capables de détruire Fordo, l’État d’Israël a sollicité l’appui des États-Unis.
Trump, qui avait donné à l’Iran 60 jours pour négocier un accord sur son programme nucléaire, a opté pour une action militaire après l’échec des pourparlers. Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a assuré que les frappes excluaient toute cible civile ou militaire conventionnelle.
En réponse, Téhéran, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi et du guide suprême Ali Khamenei, a juré des « conséquences éternelles ». L’Iran a lancé des dizaines de missiles en Israël en représailles aux frappes israéliennes.
L’Iran pourrait également s’en prendre aux bases américaines en Irak, en Syrie ou dans le Golfe. Le général Michael Kurilla, commandant du CENTCOM, a d’ailleurs renforcé les dispositifs de protection dans toute la région.
Des analystes, dont Ali Vaez du Crisis Group, évoquent un risque d’escalade. L’Iran pourrait aussi frapper des intérêts américains ou bloquer le détroit d’Ormuz, par lequel transite 20 % du commerce mondial de pétrole.
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