Ces instants de gênance où vous aimeriez disparaître ? Votre cerveau, lui, en redemande. Bien qu’inconfortables, ceux-ci sont de vrais alliés pour votre bien-être mental.
Dire bonjour à quelqu’un qui ne répond pas. Faire une blague qui tombe à plat. Lancer une « bonne soirée » à 10h du matin. On a tous vécu ces moments gênants dans notre vie. Ils provoquent une montée de chaleur dans le cou, parfois même l’envie de disparaître sous terre. Et pourtant, ces situations ne sont pas aussi mauvaises qu’elles en ont l’air. Des experts affirment même que la gênance aurait des effets bénéfiques sur notre cerveau.
Quand la gênance dope votre cerveau
Aussi surprenant que ça puisse paraître, les moments de gênance sont loin d’être inutiles. Au contraire, ils font travailler notre cerveau à plein régime. Comment donc ? Lorsqu’on vit un instant de gêne, plusieurs zones cérébrales se mettent en action.
La première à s’activer est le cortex préfrontal médian (mPFC), situé à l’avant du cerveau. C’est cette zone qui s’allume quand on se regarde à travers le regard des autres. Quand on pense à notre image sociale.
Ensuite, place au cortex cingulaire antérieur ou CCA. Il s’agit de la zone qui fait battre le cœur plus vite. Elle est responsable de nos joues rouges et mains moites pendant ces instants. Bref, tout ce qu’on ressent quand on est très gêné. Elle déclenche la réaction de stress.
Puis vient l’amygdale, celle qui joue les vigies émotionnelles. Quand on est embarrassé, elle mesure la peur d’être mal vu. Elle enregistre aussi l’intensité du malaise pour éviter qu’un tel moment ne se reproduise. En quelque sorte, elle nous offre une leçon à retenir.
Enfin, l’insula donne corps à toute cette agitation intérieure. Grâce à elle, l’émotion prend forme dans le corps, comme la boule au ventre, gorge serrée ou bien souffle court. Tout cela signifie que l’embarras mobilise tout un système complexe. Avec la gênance, le cerveau réfléchit nos actions. Il analyse la réaction des autres. Et surtout, il nous aide à corriger notre comportement.
Signes d’honnêteté et de générosité
Vous avez compris qu’au final l’embarras n’a rien d’un défaut à fuir. D’autant plus que la gênance n’est uniquement pas bien pour le cerveau. Elle joue aussi un rôle essentiel dans nos relations sociales.
Quand on ressent de la gêne, on reconnaît souvent avoir fait un pas de travers. On redoute de donner une mauvaise image ou on regrette sincèrement une maladresse. Autrement dit, ce malaise prouve que le respect des autres compte pour nous.
Pour les psychologues évolutionnistes, la gênance aurait même évolué comme un mécanisme de régulation sociale. Ce réflexe nous pousse à bien faire. Il nous incite à respecter les règles du vivre-ensemble et à faire partie du groupe. Ainsi, les liens sociaux se renforcent, tout comme la bienveillance et la conscience de soi.
Une étude a d’ailleurs montré que les personnes qui affichent leur embarras sont jugées plus sincères et plus sociables. Et lorsqu’une personne semble réellement gênée après une erreur, on est plus enclin à lui pardonner que si elle réagit avec froideur ou indifférence. Certes, montrer qu’on est mal à l’aise, c’est aussi montrer qu’on a un cœur.
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