OpenAI vient de sortir sa nouvelle salve de modèles : GPT-5.1 Instant et GPT-5.1 Thinking. Mais au-delà des performances ou des benchmarks, une nouveauté a mis tout le monde en ébullition : l’arrivée de huit “personnalités” prêtes à transformer ChatGPT en geek passionné, collègue cynique, expert professionnel… ou confident trop enthousiaste. On vous fait les présentations !
Depuis un an, OpenAI navigue entre deux feux : les critiques contre des IA trop gentilles, trop dociles, presque mielleuses… et celles contre un ChatGPT devenu trop froid, distant, aseptisé après plusieurs scandales.
Dans ce contexte électrique, impossible de lancer un modèle comme en 2023. Trop d’utilisateurs, trop de régulateurs, trop de plaintes, trop d’émotions dans la relation paradoxale que certains entretiennent avec une machine.
Alors OpenAI tente un pari inédit : laisser chacun modeler son ChatGPT, comme on choisirait son coéquipier dans un jeu vidéo. Huit personnalités, un moteur unique, et une promesse : adapter la forme sans chambouler le fond.
GPT-5.1 n’est pas seulement un upgrade ; c’est une tentative de concilier technique, éthique, et attentes contradictoires. Une ambition digne de Mission Impossible, version siliconée.
GPT-5.1 : quand OpenAI tente de contenter tout le monde
« On voulait un assistant pour coder ; on a fini avec un thérapeute amateur qui s’excusait toutes les deux phrases ».
Cette petite blague qui circule depuis des mois résume bien le problème. Les modèles devenaient imprévisibles, trop chaleureux ou trop faux-neutres.
Et chez OpenAI, la pression monte : 800 millions d’utilisateurs, des régulateurs qui scrutent chaque virgule, des procès où le style d’écriture devient une pièce à charge.
C’est dans ce climat que débarquent GPT-5.1 Instant, version rapide et par défaut, et GPT-5.1 Thinking, conçu pour les problèmes complexes grâce à un raisonnement allongé et adaptatif.
Les deux s’annoncent plus redoutables que GPT-5 sur les benchmarks mathématiques et de code, de l’AIME 2025 à Codeforces. Une progression attendue, mais nécessaire pour maintenir l’aura technologique.
Mais la vraie innovation est ailleurs : la manière dont ChatGPT parle. OpenAI a compris que le style est devenu aussi stratégique que l’intelligence elle-même. Alors, place au théâtre.
Les 8 personnalités : une troupe de théâtre dans un serveur
GPT-5.1 s’enrichit de huit styles préconfigurés : Professionnel, amical, franc, original, efficace, cynique, geek, et défaut.
Techniquement, ce ne sont pas huit modèles. Le moteur reste strictement le même. La magie vient des instructions injectées en temps réel dans le system prompt : des consignes qui modulent la syntaxe, le rythme, l’humour, la chaleur, la concision, l’émotion.
Un ChatGPT caméléon, mais sans mémoire émotionnelle. Les anciens presets “Cynique” et “Nerdy” subsistent, car OpenAI a compris que les utilisateurs s’y étaient attachés.
Les nouveaux enrichissent la palette, créant presque une mini-psychologie artificielle réglable à la volée. C’est ce qui donne une IA qui change de masque plus vite qu’un acteur de théâtre japonais.
Personnalisation poussée : la tentation de l’IA sur-mesure
OpenAI pousse la personnalisation encore plus loin. On peut désormais régler la concision, le niveau émotionnel, la présence ou non d’emojis, voire laisser ChatGPT ajuster son style tout seul quand il détecte que l’utilisateur réclame un ton différent.
Le changement de paramètres est instantané : toutes les conversations s’adaptent immédiatement, même celles déjà en cours. Une première étape vers un ChatGPT modulé au millimètre, presque à la carte.
C’est pratique, prometteur… mais aussi un champ de mines éthique. À force de trop nous ressembler, l’IA risque de brouiller une frontière déjà fragile…
Comment éviter que l’IA devienne un “ami imaginaire 2.0”
Un chatbot trop chaleureux ? C’est comme un stagiaire trop motivé : ça finit par mettre tout le monde mal à l’aise.
Depuis un an, plusieurs cas médiatisés ont accusé des IA conversationnelles d’avoir influencé des comportements dangereux, parfois mortels. Des utilisateurs vulnérables se sont perdus dans des spirales émotionnelles avec un agent numérique qui feignait la compassion.
OpenAI, secoué, a réagi : conseils d’experts en santé mentale, guidelines pour détecter les interactions malsaines, système verrouillant certaines réponses, mises à distance plus fermes.
Avec GPT-5.1, la ligne d’équilibre devient encore plus fine : il faut être engageant, mais pas trop ; empathique, mais pas affectif ; personnalisé, mais jamais intime.
Un numéro d’équilibriste où une mauvaise mise à jour peut transformer une fonctionnalité anodine en bombe médiatique.
La naissance de l’IA polymorphe
Les huit personnalités sont surtout une mise en scène. ChatGPT n’a pas d’émotions, pas d’humeur, pas de mémoire subjective. Il simule.
OpenAI assume désormais cette dimension théâtrale, mais doit aussi rappeler régulièrement que les styles ne sont pas des états mentaux. Seulement des masques linguistiques.
Pourtant, plus les masques sont convaincants, plus le public oublie qu’il regarde une pièce. Le dilemme est là : offrir un outil naturel sans créer une illusion nuisible.
Avec GPT-5.1, OpenAI veut un assistant capable de se fondre dans nos usages comme jamais : sérieux avec les pros, drôle avec les ados, lapidaire pour les développeurs, bavard pour les curieux.
Les huit personnalités ne sont que la première étape d’une IA polymorphe qui pourrait un jour s’ajuster automatiquement à notre humeur, à notre contexte, à notre intention…
Et vous, qu’en pensez-vous ? Est-il utile de pouvoir choisir entre différentes personnalités pour GPT-5.1 ? Globalement, depuis le lancement de ChatGPT, quelle version avez-vous préféré ? Partagez votre avis en commentaire !
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