Greenpeace a publié le 10 janvier son rapport écologique 2017 sur les bon et les mauvais élèves de l’IT. Si Google, Apple et Facebook obtiennent des bonnes notes, ce n’est pas le cas d’AWS, de Samsung et d’Oracle.
L’hébergement de données lié à Internet demande des infrastructures conséquentes, de même que la gestion des flux des informations depuis les réseaux. L’augmentation croissante de créations en tout genre, notamment par le biais des réseaux sociaux et des entreprises, a un impact évident sur la production d’énergie.
Chaque année depuis 2009, l’Organisation non gouvernementale Greenpeace fait un rapport sur l’impact écologique des grands noms de l’Internet, du Cloud et de l’informatique en général. Tout comme les ampoules, les logements et n’importe quel appareil électroménager, l’ONG note les entreprises les plus actives du secteur de A à F.
Cette année, Greenpeace juge les résultats de ses enquêtes en 2016. Pour établir sa note finale, l’organisation juge cinq critères : la transparence énergétique, la politique et l’engagement dans la gestion de la consommation, l’utilisation d’énergie renouvelable et enfin la communication publique effectuée. Pour compléter ce tableau, l’étude indique également le pourcentage des consommations en électricité issu de la production nucléaire, des centrales à charbon, à gaz naturel et des énergies propres.
Ce rapport de plus de 90 pages débute réellement par un chiffre : le secteur IT consomme 7 % de la production mondiale d’énergie. Les auteurs expliquent que ce pourcentage est voué à augmenter. En effet, nous nous rapprochons à grande vitesse des 4 milliards d’humains connectés. Il faut donc sensibiliser les entreprises afin qu’elles respectent leurs engagements ou qu’elles en prennent si ce n’est déjà fait. Le grand public est également invité à prendre conscience de leur poids dans les choix des géants de l’industrie informatique.
Apple, Facebook, Google récompensés. Mauvais point pour Amazon
Dans cette « course à l’Internet vert » lancée par Greenpeace, il y a trois gagnants évidents : Google, Apple et Facebook. Les trois membres des quatre géants que l’on appelle GAFA respectent dans l’ensemble leurs engagements pour réduire l’impact de leurs infrastructures sur l’environnement. Ils obtiennent la note maximale : A. Cependant, si l’on doit nommer le meilleur élève de la classe, la distinction revient indubitablement à la firme de Cupertino. Apple consomme en effet 83 % d’énergie renouvelable, contre 67 % pour Facebook et 56 % pour Google. A titre de comparaison, Microsoft, Salesforce et Adobe obtiennent un B, tandis qu’Amazon Web Services est « le vilain canard » des GAFA avec son C.
A contrario, les entreprises chinoises comme Baïdu et Tencent ne sont pas bien notées. Elles obtiennent un F, la plus mauvaise notation dû à une utilisation massive de centrale à charbon pour alimenter leurs services et un manque évident de transparence énergétique. Alibaba, la célèbre plateforme d’e-commerce fait un peu mieux avec son D, une notation qu’il partage avec Samsung et Oracle. Ces acteurs sont également ciblés pour leur manque de transparence dans leur consommation énergétique.
Les services : bon pour l’usager, mauvais pour la planète selon Greenpeace
Les changements des usages sont en grande partie responsable de ces résultats. Entre 2012 et 2016, la consommation globale des datacenters a déjà grimpé de 6 % et les réseaux 9 %.
Greenpeace s’attarde également sur l’empreinte énergétique des services de streaming musical, vidéo (une nouveauté dans ce rapport annuel, les applications de messagerie, les réseaux sociaux, les plateformes de e-commerce et les moteurs de recherche. Dans ces catégories les mauvais élèves se trouvent dans la catégorie streaming vidéo, comme HBO et Netflix. Le e-commerce et les réseaux sociaux ne semblent pas non plus réellement se soucier de leurs impacts sur l’environnement. Il y a donc, selon Greenpeace, une urgence écologique auquel le marché de l’énergie peut répondre.
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