Jim Farley, le patron de Ford, rejoint ceux qui pensent que l’IA va voler des emplois. Sa déclaration relance le débat sur l’avenir du travail à l’ère de l’automatisation.
Ce n’est sûrement pas la première fois que vous entendez dire du danger que représente l’IA pour nos emplois. Ils sont déjà nombreux à alerter que le déploiement de cette technologie va bouleverser le marché du travail. Et maintenant, le PDG de Ford, Jim Farley, s’y met lui aussi. Pire encore, son constat est si alarmant qu’il a provoqué une vague de panique chez les salariés. Est-ce donc le moment d’envisager un plan B pour sa carrière ?
Jusqu’à 50 % des emplois de bureau menacés par l’IA
Lors du Aspen Ideas Festival, la semaine dernière, Jim Farley a aussi donné son avis sur l’impact possible de l’IA sur nos emplois. Il est convaincu que l’« intelligence artificielle va remplacer littéralement la moitié de tous les cols blancs aux États-Unis ». Il a aussi prévenu que « l’IA laissera beaucoup de cols blancs derrière elle. »
Cette déclaration forte n’a pas tardé à faire réagir. Et pourtant, venant de Ford, ce n’est pas si étonnant. Le constructeur sait bien ce qu’il parle. Parce qu’il a déjà testé des outils d’IA pour automatiser une partie de la production de ses véhicules.
Mais Farley est loin d’être le seul à s’inquiéter. Dario Amodei, patron de la société d’IA Anthropic, partage le même constat. Lui aussi pense que près de la moitié des emplois de bureau pourrait disparaître. À ses yeux, cela pourrait faire grimper le taux de chômage entre 10 % et 20 % dans les cinq prochaines années.
Du côté du secteur bancaire, même son de cloche. Marianne Lake, dirigeante chez JPMorgan Chase, prévoit une baisse de 10 % des effectifs. Et chez Amazon, Andy Jassy, son PDG, n’est pas non plus rassurant. Il affirme que l’automatisation va aussi frapper les fonctions « corporates ». Ces postes de bureau, souvent basés au siège, risquent d’être fortement réduits.
Où en est-on aujourd’hui ?
L’impact de l’IA se fait déjà sentir sur le marché de l’emploi. Certaines entreprises ont commencé à licencier. D’autres, comme Apple, ont gelé leurs recrutements depuis 2022.
En coulisses, plusieurs dirigeants avouent qu’ils préparent depuis longtemps des modèles économiques avec moins de personnel. Pourquoi ? Parce que l’automatisation et l’IA permettent d’en faire plus avec moins de monde.
Pourtant, tout le monde ne voit pas l’avenir en noir. Certains experts estiment que l’IA ne va pas supprimer tous les emplois, mais surtout en transformer. Elle pourrait en faire disparaître, oui, mais aussi en créer de nouveaux.
Prenons l’exemple d’Amazon. De nombreux postes ont été supprimés à cause de l’IA générative. Pourtant, cette même technologie va générer des postes liés aux métiers STEM.
Brad Lightcap, directeur opérationnel chez OpenAI, va aussi dans le même sens. Il pense que l’impact de l’IA sera plus lent, et moins brutal que certains le redoutent. Et pour Jensen Huang, patron de Nvidia, certaines prévisions sont trop alarmistes
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