Apple vient d’être forcée par la justice à ouvrir l’App Store à la concurrence. Résultat immédiat : Spotify s’engouffre dans la brèche, contourne les commissions et redessine les règles du jeu.
Le 1er mai 2025, la justice américaine a sévèrement recadré Apple dans son litige avec Epic Games. La juge Yvonne Gonzalez Rogers a ordonné une exécution immédiate de la décision précédente. Apple est accusée d’avoir ignoré, voire contourné, les mesures imposées par le jugement initial. Le tribunal a tranché : même en cas d’appel, l’application du verdict devait être immédiate.
Cupertino a réagi sans tarder. Dans un email adressé aux développeurs, Apple a confirmé une mise à jour. Les règles de validation des applications ont été modifiées pour intégrer des liens externes. Ces modifications ne concernent, pour l’instant, que les États-Unis. Elles font suite à une condamnation explicite pour pratiques anticoncurrentielles sur l’App Store.
Tim Sweeney, fondateur d’Epic Games, a proposé une sortie pacifiée du conflit. Il abandonnerait tous les litiges à condition qu’Apple applique cette décision à l’échelle mondiale. C’est une manière de transformer un combat judiciaire en réforme structurelle globale. Mais la firme californienne semble peu encline à généraliser ce changement.
Spotify saute sur l’occasion pour se libérer
Spotify n’a pas attendu. La société suédoise a soumis une mise à jour dès l’annonce du revirement. L’application permet désormais aux utilisateurs américains de consulter les tarifs d’abonnement et de s’y inscrire directement via un lien externe. Plus besoin de passer par le système d’achat intégré, qui imposait une commission à chaque transaction.
Sur son blog officiel, Spotify qualifie de victoire historique sa libération des frais imposés par l’App Store. L’entreprise parle d’une action historique pour les consommateurs. Elle affirme que cette décision permet de supprimer les frais injustes imposés par Apple. “C’est ce que tous les consommateurs méritent dans le monde entier”, écrit la plateforme suédoise avec fermeté.
Une critique ancienne contre les pratiques d’Apple
Spotify dénonçait depuis longtemps les barrières de l’App Store. Elles limitaient l’accès aux abonnements directs. Désormais, l’entreprise envisage de nouvelles perspectives, notamment la vente de livres audio sans contrainte. Ce changement redessine le rapport de force entre plateformes et distributeurs d’applications.
Mais Apple pourrait subir des conséquences plus graves. La juge a révélé des incohérences entre documents internes et déclarations publiques. Le vice-président des finances, Alex Roman, aurait menti sous serment selon l’instruction. Des poursuites pénales sont désormais possibles, non seulement contre lui, mais aussi contre l’entreprise.
Cette affaire dépasse le simple conflit Epic Games vs Apple. Elle rouvre le débat sur la régulation des plateformes. Si d’autres pays s’inspirent du jugement américain, Apple pourrait être contrainte d’ajuster ses règles globalement. Pour l’instant, Spotify savoure sa victoire. Mais la pression ne fait que commencer.
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