Des chercheurs américains ont réussi à révéler une nuance invisible pour l’œil humain. Baptisée « Olo », cette couleur se situerait entre le bleu et le vert, mais avec une saturation étonnamment unique. Le monde que nous croyions connaître n’a peut-être pas encore livré toutes ses teintes.
Tout commence avec une paire de lunettes expérimentales inspirée d’un roman pour enfants. Les chercheurs de l’université de Berkeley ont nommé leur dispositif « Oz », en référence aux fameuses lunettes vertes du « Magicien d’Oz ». Dans l’histoire, ces lunettes faussaient la perception visuelle des visiteurs d’Émeraude. Ici, elles ont plutôt permis de lever le voile sur l’invisible.
Une lumière qui reprogramme la rétine
Le fonctionnement du dispositif repose sur un principe inattendu. Une lumière laser monochromatique est envoyée vers des cellules spécifiques de l’œil. Elle cible uniquement les cônes M (ceux qui perçoivent le vert), tout en bloquant les cônes L et S (associés au rouge et au bleu). Ce contournement permet à une nouvelle perception de s’activer et ainsi libérer « Olo » pendant quelques instants.
La couleur détectée n’est pas un simple mélange de vert et de bleu. Elle possède, selon les chercheurs, une saturation jamais rencontrée jusqu’ici. Cette intensité étrange, combinée à sa nuance flottante, crée une expérience visuelle totalement inédite. Un participant aurait décrit Olo comme « ce que la mer devrait être quand elle rêve ».
Une découverte rendue possible grâce au détournement des signaux
Le secret de l’expérience repose dans la manière dont les signaux lumineux sont transmis au cerveau. En bloquant une partie des signaux habituels et en forçant une voie neuronale unique, les chercheurs ont temporairement modifié la façon dont le cerveau compose la couleur. Ce décalage révèle un spectre caché auquel nous n’avions jamais accédé auparavant.
La découverte de la couleur Olo, décrite dans la revue Science Advances, interroge notre compréhension même de la perception. Sommes-nous limités par notre biologie, ou bien simplement par notre manière d’observer ? Les chercheurs n’ont pas encore répondu à cette question. Mais une chose est sûre : notre réalité visuelle pourrait bien être plus vaste que ce que nous imaginions.
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