Meta veut s’appuyer sur ce que les utilisateurs partagent publiquement pour améliorer leurs intelligences artificielles. En fait, la société s’engage à prévenir les utilisateurs et à leur permettre de se désinscrire.
Le 14 avril, Meta a annoncé qu’il comptait s’appuyer sur les contenus publics de ses réseaux sociaux pour améliorer son assistant « Meta AI », lancé un mois plus tôt. Selon l’entreprise, cette décision, qui concerne les utilisateurs européens, vise à « mieux comprendre et refléter leurs cultures, leurs langues et leur histoire ».
Les données des mineurs exclus de cette décision ?
Seules les données des utilisateurs âgés de plus de 18 ans sont concernées par ce dispositif. Les données concernées sont notamment les publications et les commentaires publics.
Par ailleurs, l’entreprise compte également utiliser les interactions avec l’IA de Meta comme les questions posées à l’assistant. En revanche, les messages privés et les contenus publiés par les mineurs ne sont pas utilisés.
Depuis le 14 avril, Meta a envoyé des notifications dans ses applications et par e-mail pour informer les utilisateurs du type de données collectées. Elles visent également à faire connaître la manière dont elles contribueront à améliorer ses modèles d’IA et l’expérience globale.
Sachez également que les notifications incluent un lien vers un formulaire d’opposition, accessible à tout moment. Meta précise que ce formulaire a été conçu pour être « facile à trouver, à lire et à utiliser ». De plus, elle s’engage à respecter toutes les demandes d’opposition, passées ou futures.
En pratique, Meta adopte une approche par défaut dite « opt-out ». De quoi s’agit-il ? Vous serez considérés comme ayant donné votre accord, si vous l’exprimez explicitement votre refus. Ainsi, sans démarche de votre part, vos données seront donc utilisées pour entraîner Meta AI.
Utilisation des données ? Meta invoque « l’intérêt légitime »
Le déploiement de cette fonctionnalité en Europe avait été retardé de plus d’un an. Mais pour quelle raison ?
Tout simplement en raison des strictes réglementations en vigueur sur le continent, notamment le Règlement général sur la protection des données (RGPD). C’est aussi le cas pour les textes sur les marchés numériques et sur l’intelligence artificielle.
En juin 2024, Meta était sous la pression de l’association autrichienne Noyb. Pour rappel, elle avait déposé des plaintes dans onze pays européens.
De ce fait, la société avait dû suspendre son projet d’exploitation des données personnelles dans le cadre de ses programmes d’IA.
Aujourd’hui, le groupe s’appuie sur un avis du Comité européen de protection des données (CEPD), publié en décembre.
Cette entité reconnaît que « l’intérêt légitime » peut constituer une base légale pour utiliser des données personnelles dans le développement et le déploiement de modèles d’IA au sein de l’Union européenne.
Cependant, cette utilisation reste encadrée afin de respecter le RGPD. En effet, une IA doit garantir un très faible risque de réidentification des personnes. Plus précisément, il doit veiller à ce que les données utilisées restent anonymes.
Meta affirme enfin avoir engagé un « dialogue constructif » avec la DPC ou Data Protection Commission d’Irlande. C’est l’autorité chargée de la régulation des grandes entreprises technologiques pour l’ensemble de l’UE, afin d’assurer sa conformité.
Alors, qu’en pensez-vous ? Vous allez autoriser l’utilisation de vos données ? Dites-le dans les commentaires !
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