Meta sort le carnet de chèques, OpenAI tente de colmater les fuites. Pendant que les millions pleuvent, Sam Altman bouillonne en silence.
La tension monte d’un cran entre Meta et OpenAI, deux géants obsédés par l’intelligence artificielle générale. Pour relancer son programme, Mark Zuckerberg, le patron de Meta, cible ouvertement les cerveaux d’OpenAI, quitte à dépenser sans compter. Jusqu’à 100 millions de dollars seraient proposés à certains profils pour rejoindre un projet de laboratoire « superintelligent ». Ce jeu de recrutement à très haute intensité a déjà permis à Meta de débaucher au moins huit chercheurs et les négociations continuent en coulisses.
Face à l’offensive de Meta, Sam Altman, PDG d’OpenAI, encaisse difficilement le choc. Il aurait accordé une semaine de pause à ses équipes pour calmer les esprits et stabiliser les effectifs. En interne, son discours ne laisse aucun doute : il est en colère. « Meta se comporte d’une manière quelque peu déplaisante », aurait-il lancé sur Slack, selon les révélations de Wired. Il y dénonce aussi « l’IA toxique sur Twitter » et se moque de la manière dont Meta « descend très bas dans sa liste » de candidats.
Rancune personnelle et discours de missionnaire
Altman ne s’en cache pas : cette campagne de recrutement l’agace au plus haut point. Il rappelle que Meta courtise les talents d’OpenAI depuis des mois, souvent sans succès. Il en profite pour raviver son image de leader visionnaire, égratigné mais fidèle à sa mission. « Nous sommes passés de quelques nerds isolés à l’élite du secteur », affirme-t-il. Il oppose les « missionnaires » qui croient à la recherche désintéressée, aux « mercenaires » attirés par les primes et les titres.
Pour éviter un exode massif, la direction d’OpenAI examine la grille de rémunération globale. Selon Altman, les parts internes d’OpenAI représenteraient un potentiel supérieur à celui des actions Meta. Ce discours vise à rassurer les salariés et à réaffirmer l’identité d’un collectif soudé autour d’une ambition claire. Altman continue d’insister sur l’importance de l’AGI, qu’il considère comme la priorité absolue de son entreprise.
L’AGI, carburant idéologique de la guerre froide IA
Les deux entreprises ne poursuivent pas seulement un projet technologique, mais un idéal de puissance cognitive. L’AGI, cette intelligence artificielle qui dépasserait l’humain, reste un horizon flou mais extrêmement mobilisateur. Même Microsoft, partenaire stratégique d’OpenAI, doute de sa réalisation à court terme. Cela n’empêche ni Meta ni OpenAI de consacrer des ressources gigantesques à sa mise au point.
Derrière les promesses d’OpenAI et les milliards de Meta, c’est une guerre d’influence mondiale qui se dessine, où les cerveaux valent de l’or.
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