George Miller préside le jury du premier festival de films générés par IA, Omni 1.0 AI, en Australie.
L’événement, prévu pour novembre 2025 à Sydney, réunira créateurs, ingénieurs et cinéastes du monde pour explorer le rôle de l’IA dans la narration visuelle. Miller, figure emblématique du cinéma australien et auteur de films cultes comme Mad Max et Furiosa, dirigera un jury prestigieux. À ses côtés, des pionniers tels que Yan Chen, vétéran de Matrix Reloaded, la productrice IA Caroline Pegram et le créatif numérique Jonathan Zawada.
Selon Miller, L’IA est la prochaine étape de progression des films
Miller ne voit pas l’IA comme une menace ni comme une mode passagère de l’univers du film. Cette technologie représente une évolution naturelle de la création cinématographique. Elle n’efface pas la main de l’artiste, mais la prolonge.
Cette mutation s’inscrit dans la continuité des grandes révolutions du cinéma, du muet au parlant, du noir et blanc à la couleur, puis à l’ère numérique. Une transformation que le réalisateur de Mad Max perçoit comme inévitable, mais porteuse d’un immense potentiel créatif.
Bien évidemment, l’industrie s’en méfie. Les débats s’intensifient depuis l’apparition de Tilly Norwood, première actrice virtuelle entièrement générée par IA à Hollywood. Ce symbole d’innovation alimente la crainte d’un cinéma déshumanisé et d’une menace sur les emplois.
Syndicats, producteurs et artistes redoutent une perte d’émotion et d’authenticité. Les critiques craignent que les algorithmes remplacent la sensibilité humaine qui fonde l’art du récit.
Miller reste pourtant confiant. Selon lui, l’art doit évoluer. L’IA, loin d’éteindre la créativité, offre au cinéma un nouvel élan, une chance de se réinventer sans renier son âme.
Le festival Omni 1.0 AI, un laboratoire d’émotions et d’éthique
Fondé par Aryeh Sternberg et Travis Rice, le festival de films IA Omni 1.0 AI met la qualité narrative au cœur de sa mission. L’événement valorise la force du récit plutôt que la prouesse technologique. Chaque œuvre y subit une évaluation éthique rigoureuse pour prévenir le plagiat et préserver l’intégrité artistique.
Depuis la version pilote, Omni 0.5, organisée en avril et forte de près de 1 000 participants, l’intérêt pour le festival a explosé. La sélection s’est affinée autour de deux critères essentiels : la plausibilité, essentielle pour séduire des plateformes comme Netflix ou HBO et la résonance émotionnelle du film, que Miller surnomme « l’IA négligée ».
Les organisateurs insistent sur le fait que la valeur d’une œuvre ne se mesure pas à la complexité de ses algorithmes, mais à sa capacité à toucher le spectateur. Travis Rice, cofondateur du festival, plaide pour une distinction claire entre création authentique et démonstration technologique, souvent brillante, mais creuse.
Miller conclut que l’IA ne remplacera jamais la magie du tournage, cette alchimie entre acteurs, scénaristes et techniciens. Mais elle deviendra un allié indispensable pour bâtir les récits visuels de demain.
Au-delà de la technique, Omni 1.0 AI s’affirme aussi comme un espace de liberté. L’IA permet à des réalisateurs venus de régions censurées ou marginalisées d’exprimer ce que leurs caméras ne peuvent filmer.
Certains participants d’Iran ou de Malaisie utilisent ces outils pour raconter l’indicible, transformant le festival film IA en tribune pour les voix réduites au silence.
- Partager l'article :