Depuis son lancement en 2021, App Tracking Transparency (ATT) change la donne sur iPhone. Cet outil qui impose aux applications de demander l’accord de l’utilisateur avant de pister son activité afin d’ajuster les publicités.
Une petite fenêtre apparaît donc à l’ouverture d’une app, et chacun décide s’il accepte ou non de se faire traquer entre services. Et il va de soi que la grande majorité refuse, sans hésiter. Après tout, pourquoi laisser des inconnus fouiller dans son activité numérique.
Or, cela réduit les revenus publicitaires de nombreux éditeurs. Y compris ceux du monde du jeu et de la presse qui reposent sur ces annonces pour continuer d’exister. D’ailleurs, pour tout vous dire, ces acteurs contestent ATT depuis son arrivée.
Ils se sont alors tournés vers les régulateurs pour tenter d’obtenir des ajustements. Des démarches sont en cours en France, avec une enquête de l’Autorité de la concurrence. Pareil en Allemagne, où les choses se corsent davantage.
Apple n’est pas très content non plus. Loin de là même. Son seuil de tolérance vient d’être dépassé
Europe et Apple : attention, ça tourne mal
En février déjà, le Bundeskartellamt a accusé Apple de profiter d’un avantage réservé à ses propres services. L’autorité estime que le système rend l’accès aux données utiles à la publicité bien plus difficile pour les autres acteurs.
Toutefois, les apps d’Apple restent en dehors du champ, puisqu’elles ne collectent pas d’informations à partir des applications tierces. Cela dit, selon le régulateur, rien n’empêche Apple de regrouper des données issues de l’App Store, du compte des utilisateurs ou des appareils connectés pour les utiliser, elle aussi, à des fins publicitaires.
Face à ces accusations, Apple a décidé de hausser le ton. Le groupe avertit que d’intenses actions de lobbying dans plusieurs pays européens pourraient le pousser à retirer ATT du continent. Une décision qui toucherait directement les consommateurs. L’entreprise attend désormais la décision allemande, et reste prête à agir sans attendre si elle considère que le cadre se durcit trop.
Ce ne serait d’ailleurs pas une première. Au Royaume-Uni, Apple a déjà désactivé une fonctionnalité liée à la sécurité d’iCloud après un conflit avec les autorités, qui réclamaient un accès spécial aux données cryptées. De quoi rappeler que la menace actuelle n’a rien d’un simple coup de bluff.
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