Créé en 2014, ArtStation est un site qui permet à des artistes professionnels de mettre en avant leur portfolio. La plateforme compte de nombreux artistes dans l’univers du jeu vidéo. Il n’est pas étonnant qu’elle attire l’attention d’Epic Games. Le géant des jeux vidéo, propriétaire d’Unreal Engine et à l’origine du jeu Fortnite, rachète le site en 2021.
Réseautage professionnel, source d’inspiration inépuisable, publication de son portfolios, vente de tutoriels, etc. Voilà autant de fonctionnalités que ArtStation propose. Considéré comme un haut lieu de rencontre entre les créateurs visuels et artistes numériques, la plateforme accepte néanmoins un public amateur. Elle est une aubaine pour améliorer sa visibilité et attirer l’attention des directeurs artistiques et des recruteurs de grands studios.
ArtStation : une vitrine pour les artistes à l’ère numérique
Fondée par Leonard Teo et Kevin Strike, ArtStation s’est imposée comme la plateforme de référence pour les artistes du numérique. Elle réunit des artistes dans les domaines du jeu vidéo, du cinéma et de l’illustration, etc. Depuis son rachat par Epic Games en 2021, le site a élargi ses fonctionnalités et sa communauté par la même occasion.
La plateforme a été conçue à l’origine pour faciliter la mise en relation entre créatifs et studios de divertissement. Des directeurs artistiques et recruteurs parcourent des milliers de portfolios pour dénicher la perle rare. Des studios renommés comme CD Projekt Red, Blizzard Entertainment ou Riot Games utilisent régulièrement ArtStation pour diffuser leurs offres d’emploi et repérer de nouveaux talents.
ArtStation est aujourd’hui bien plus qu’un simple portfolio en ligne. Il propose une place de marché numérique pour vendre ses ressources artistiques. La plateforme offre également un service d’impression à la demande, des tutoriels professionnels et autorise même les blogs personnels. Elle assure un rôle de réseau social. Cela permet aux artistes d’interagir et de se faire connaître. Si elle était pensée pour un public professionnel, la plateforme attire désormais amateurs et passionnés du monde entier. ArtStation est devenu un véritable réseau social créatif au service de l’art numérique.
ArtStation pour valoriser son portfolio
ArtStation n’est pas une simple plateforme de médias sociaux pour les artistes. Elle est plus ciblée que Twitter ou Instagram et attire chaque jour des recruteurs à la recherche de talents pour leurs projets. Pour les professionnels du jeu vidéo, de l’animation ou de la bande dessinée, avoir un portfolio ArtStation bien soigné est devenu un atout de carrière.
Un profil ArtStation est ainsi similaire à un profil LinkedIn, mais mieux illustré avec ses créations. Il s’agit de montrer le meilleur de son travail. Une seule création de piètre qualité suffit à dissuader un client potentiel. Les artistes y soignent donc leur présentation, et mise sur la qualité plutôt que la quantité. L’exposition de portfolios n’est pas la seule fonctionnalité d’ArtStation. Il attire aussi les acheteurs de tutoriels. Cela représente une véritable opportunité commerciale pour les artistes formateurs. Il offre une place de marché pour vendre des impressions, des produits numériques ou des packs créatifs.
En somme, la plateforme est le lieu privilégié pour s’adresser à un public ciblé et pour monétiser son savoir-faire. Prenons l’exemple des illustrateurs vectoriels. Ils trouvent également leur place sur ArtStation. Le style vectoriel est très courant dans les jeux mobiles, avec des éléments 2D, personnages ou décors stylisés et les jeux 3D, via l’intégration de logos, sprays ou motifs appliqués sur des surfaces. Un utilisateur effectue une recherche rapide avec le mot-clé « vectoriel » pour découvrir des centaines de profils inspirants.
Une plateforme qui n’est pas forcément réservée aux professionnels
La réputation d’ArtStation en tant que réseau de professionnels de l’art numérique pourrait laisser penser que les artistes amateurs n’y ont pas leur place. Pire, des amateurs pourraient être intimidés à y laisser leur trace. Pourtant, la réalité est tout autre. Derrière les œuvres impressionnantes de la page d’accueil, souvent réalisées par des artistes confirmés, se cache une large communauté d’utilisateurs en apprentissage. En modifiant simplement le filtre de la page d’accueil pour aller à « Dernier », on découvre un flux de créations réalisées par des débutants. Elles sont souvent moins abouties mais démontrent la diversité des profils présents sur la plateforme.
La présence des amateurs sur la plateforme suscite un débat. Des artistes reconnus ont pris position sur ce sujet. Georgian Avasilcutei, artiste de personnages senior, estime que publier sur ArtStation nécessite un minimum d’exigence. Selon lui, les œuvres incomplètes ou peu travaillées n’ont pas leur place sur un portfolio destiné à séduire des employeurs ou des clients. De son côté, Tim Simpson, directeur artistique chez Counterplay Games, encourage même les amateurs à rejoindre la plateforme dès leurs débuts. Pour lui, publier tôt permet de progresser plus vite. C’est aussi un moyen de se faire repérer, de créer des opportunités, voire de monétiser son art à travers des ventes ou des collaborations.
Quelle place pour les amateurs face à ces discours opposés ? En somme, ArtStation n’est pas interdit aux amateurs, mais il ne doit pas être utilisé comme un carnet de croquis numérique ou une galerie personnelle. Il s’agit d’une vitrine : chaque création publiée doit refléter le meilleur de ce que l’artiste peut produire. Les artistes débutants peuvent donc parfaitement s’y faire une place, à condition d’aborder la plateforme avec sérieux. Ils doivent privilégier la qualité et la régularité au lieu de la quantité.
Publier son projet sur ArtStation en 6 étapes
Publier sur ArtStation est simple, même pour un débutant, mais quelques bonnes pratiques peuvent vraiment faire la différence.
- Ajouter les images : il faut commencer par importer les visuels du projet. Les publications qui contient plusieurs images génèrent plus de vues. Intégrer des captures du processus créatif ou des gros plans peut enrichir l’ensemble. Cliquer sur « Télécharger » pour importer plusieurs fichiers depuis l’ordinateur. Réorganiser les images selon l’ordre souhaité.
- Soigner la miniature : Choisir l’image la plus percutante pour servir de couverture. Une bonne miniature attire l’attention dès la première seconde. Un zoom bien placé ou un cadrage serré peut suffire à rendre une image plus accrocheuse.
- Remplir les détails : Décrire le projet : son origine, son objectif, les techniques utilisées. Mentionner le logiciel utilisé ( exemple : Vectornator), sélectionner le type de média (Digital 2D, etc.) et indiquer le sujet.
- Ajouter des balises : Insérer des tags pertinents pour améliorer le référencement. Ces balises facilitent la découverte du projet par d’autres artistes ou recruteurs.
- Publier le projet : Cliquer sur « Publier » pour le rendre visible. L’option « Enregistrer » permet de le garder en brouillon pour une publication ultérieure. Une fois en ligne, ArtStation propose de partager le projet sur différents réseaux sociaux. Une bonne stratégie pour augmenter la visibilité.
- Le projet en ligne : Le projet s’affiche désormais sur la plateforme. Une présentation claire et esthétique peut faire toute la différence.
ArtStation face à l’essor des images générés par l’IA
L’émergence des outils de génération d’images par IA comme Stable Diffusion, DALL·E 2, Imagen ou MidJourney a suscité la controverse dans le monde artistique. Les artistes remettent en cause la légitimité du processus créatif et la question des droits d’auteur. Sur ArtStation, de nombreux artistes se positionnent ainsi contre l’utilisation de ces outils. La plateforme a toujours promu le travail humain depuis sa création. En signe de protestation, le visuel « NO TO AI GENERATED IMAGES » a été massivement publié sur les portfolios. Cela a même saturé temporairement la page d’accueil du site.
La réaction d’ArtStation ne s’est pas fait attendre sur Twitter : « Pour la convivialité du site, nous modérons les publications qui violent nos conditions d’utilisation. (…) Nous partagerons plus sur les améliorations pour donner aux utilisateurs plus de contrôle sur ce qu’ils voient et comment ils utilisent ArtStation. » Cette déclaration s’accompagne d’une nouvelle mise à jour. La plateforme a introduit la balise « NoAI », qui interdit explicitement l’utilisation du contenu pour l’entraînement de modèles d’IA. Les conditions d’utilisation ont été également ajustées pour empêcher les entreprises de collecter les œuvres marquées « NoAI » pour entraîner leur générateur d’images.
Nicolas Kole, artiste et initiateur de la mobilisation estime que la réponse d’ArtStation est insuffisante. Il attendait d’ArtStation une position claire contre la prolifération des images générées par l’IA. Pour le moment, la plateforme n’a pas encore annoncé sa position contrairement à ses concurrents. Shutterstock collabore avec OpenAI pour intégrer DALL·E 2, et s’engage à rémunérer les artistes contributeurs. Les œuvres générées par IA hors de ce cadre sont interdites à la vente. De son côté, Getty Images interdit totalement les œuvres générées par IA, invoquant des problèmes de propriété intellectuelle.
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