Transformer le sang, la sueur et les larmes des astronautes en matériau de construction : une solution révolutionnaire pour coloniser Mars. Avec l’AstroCrete et les ressources locales, bâtir sur la planète rouge devient un défi aussi audacieux que fascinant.
Coloniser Mars implique de surmonter d’immenses obstacles, notamment la construction d’habitats avec des ressources limitées. Envoyer des matériaux depuis la Terre, à plus de 225 millions de kilomètres, est coûteux et complexe. Les scientifiques explorent donc des solutions locales pour construire des structures adaptées à la planète rouge.
Un article récent, publié dans Acta Astronautica, propose une approche surprenante : utiliser les fluides corporels des astronautes, combinés au régolithe martien, pour produire un matériau surnommé « AstroCrete ».
Le béton humain, un concept inspiré des anciens
L’idée d’utiliser le sang pour renforcer des structures n’est pas nouvelle. Les anciens Romains utilisaient déjà cette méthode pour créer des mortiers solides. Sur Mars, une protéine présente dans le sang humain, l’albumine sérique humaine (HAS), pourrait agir comme liant naturel.
« Bien que cela soit un peu étrange, le sang peut être utilisé pour créer du béton solide », expliquent les chercheurs. En ajoutant de l’urée, issue de l’urine, le matériau devient encore plus résistant.
Selon les scientifiques, un seul astronaute pourrait produire suffisamment d’AstroCrete en 72 semaines pour construire un habitat. Les structures gonflables initiales des colons pourraient être renforcées par ce béton biologique. Mieux encore, l’AstroCrete pourrait être imprimé en 3D sur place. Cela peut rendre la construction rapide et efficace. Une innovation qui pourrait transformer la manière dont nous imaginons la colonisation spatiale.

D’autres alternatives martiennes étudiées
Outre l’AstroCrete, les chercheurs iraniens proposent d’autres solutions innovantes en utilisant les ressources martiennes. Le carbonate de calcium, présent sur la planète rouge, pourrait servir à fabriquer un mortier de chaux.
De plus, les gisements abondants de soufre à la surface de Mars pourraient produire un béton résistant à la corrosion, idéal pour les environnements salins et acides de la planète.
Personnellement, je suis un peu perplexe à l’idée de l’AstroCrete. Verser du sang « littéralement », c’est une forme de sacrifice presque inhumaine pour les astronautes. À ce stade, ce concept reste une hypothèse de recherche sans preuve concrète de son efficacité sur la planète rouge. La vraie question est : qui accepterait ce sacrifice pour bâtir une vie sur Mars ?
La proposition d’utiliser le sang, la sueur et les larmes des astronautes pour bâtir sur Mars repousse les limites de l’innovation. Comme l’explique Aled Roberts de l’Université de Manchester, « la réponse pourrait être en nous depuis le début ».
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