La BYD Seagull peut-elle démocratiser la voiture électrique en Europe ?

Fraîchement débarquée en Europe, la BYD Seagull surprend d’emblée par son allure moderne et sportive. Avec ses 3,78 mètres de long, elle se place dans la catégorie des citadines compactes.

Un design moderne et sportif

Son profil fluide, son toit plongeant et ses feux à matrice LED lui confèrent un air résolument futuriste. Avec une telle allure, l’arrivée en Europe de la BYD Seagull ne pouvait pas passer inaperçue. Les jantes alliage renforcent ce sentiment de sportivité. Elles sont disponibles en plusieurs versions, mais toujours pensées pour offrir un bon équilibre entre légèreté et résistance.

En outre, la carrosserie a été travaillée pour réduire la traînée aérodynamique, ce qui contribue à améliorer l’autonomie du véhicule. Mais aussi à garantir un silence de conduite appréciable.

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À l’intérieur, la Seagull propose un habitacle épuré et fonctionnel. L’écran central tactile de 10,1 pouces domine le tableau de bord. Rotatif, il peut basculer entre mode portrait et paysage. Les matériaux utilisés, comme le similicuir, donnent un sentiment de qualité malgré le positionnement abordable du véhicule.

Le toit vitré panoramique ajoute une touche premium rarement rencontrée dans cette gamme de prix. Cette ouverture permet de faire entrer la lumière naturelle. Même si la hauteur intérieure n’est pas exceptionnelle, les passagers arrière bénéficient d’un espace généreux grâce à un empattement de 2,50 mètres.

Des batteries adaptées au mode de vie urbain

Sous le capot, la BYD Seagull propose une motorisation électrique simple mais efficace. Le moteur unique délivre 55 kW, soit environ 75 chevaux, avec un couple de 135 Nm. Ces chiffres sont parfaitement adaptés à l’usage urbain, permettant des démarrages rapides et une bonne agilité en ville. La vitesse maximale est limitée à 130 km/h.

Deux batteries sont proposées : une version de 30 kWh offrant une autonomie CLTC estimée à 300 km. Et une autre de 38,9 kWh capable de parcourir jusqu’à 405 km selon le même cycle chinois. En Europe, ces chiffres se traduisent respectivement par environ 220 km et 320 km en cycle WLTP.

La recharge rapide DC varie selon la capacité de la batterie. 65 kW pour la version 30 kWh ; et 85 kW pour la 38,9 kWh. Dans les deux cas, il est possible de passer de 10 % à 80 % en environ 30 minutes. En charge lente (AC), la voiture peut être rechargée via une prise domestique ou un wallbox.

L’option V2L (Vehicle to Load) permet également d’utiliser la batterie comme source d’énergie externe. Ce type de fonctionnalités est encore peu courant dans cette gamme de prix. Elle confère ainsi à la BYD Seagull un avantage concurrentiel en Europe.

Enfin, la gestion thermique de la batterie est optimisée pour garantir une longue durée de vie et une performance stable. Même dans des conditions climatiques peu favorables.

BYD Seagull, un équipement tech généreux pour l’Europe

Malgré son positionnement tarifaire très compétitif, le véhicule chinois ne fait aucun compromis sur l’équipement technologique. Ainsi, dès la version d’entrée de gamme proposée en Europe, la BYD Seagull embarque un écran central rotatif de 10,1 pouces compatible CarPlay et Android Auto.

Le système multimédia est complet : il inclut une caméra de recul, des aides à la conduite comme le régulateur adaptatif et le freinage d’urgence automatique. Des alertes de franchissement de ligne ou de détection de piétons viennent compléter cet arsenal de sécurité. Toutes ces fonctions sont activables dès l’achat, sans option supplémentaire coûteuse.

La connectivité Bluetooth, les prises USB et la compatibilité smartphone sont également de série. On appréciera la qualité sonore des haut-parleurs intégrés, bien que la configuration audio ne soit pas spectaculaire.

Côté ergonomie, les commandes physiques sont intuitives. Les boutons de climatisation, de ventilation et de réglage des sièges sont bien placés, facilitant leur utilisation en conduite. Le combiné d’instrumentation numérique affiche clairement les informations essentielles : vitesse, niveau de batterie, autonomie restante et état de la recharge.

Enfin, les mises à jour OTA (Over-The-Air) permettent de maintenir le logiciel à jour sans avoir à se rendre chez un concessionnaire.

Tarifs Europe : BYD Seagull sous la barre des 20 000 euros

La BYD Seagull, rebaptisée Dolphin Surf en Europe, se distingue par son prix particulièrement compétitif. En France, elle est commercialisée à partir de 19 990 euros pour la version 30 kWh (~220 km WLTP).

La version intermédiaire, équipée d’une batterie de 43,2 kWh (~320 km WLTP), est proposée à 23 990 euros. Enfin, la version la plus puissante, dotée d’un moteur de 115 kW, est vendue 25 990 euros.

Face à la concurrence, c’est un positionnement extrêmement agressif. Par exemple, la Dacia Spring commence à environ 18 000 euros, tandis que la Leapmotor T03 est proposée à partir de 17 900 euros. Cependant, contrairement à ces modèles, la Seagull offre un équipement bien plus riche dès l’entrée de gamme.

Sur le segment des citadines électriques traditionnelles, la Seagull est nettement moins chère que des modèles comme la Renault Zoe, la Peugeot e-208 ou l’Opel Corsa-e, qui démarrent souvent autour de 30 000 euros. Même les futures petites électriques européennes, comme la Citroën ë-C3 (~23 300 €) ou la Renault 5 E-Tech (~25 000 €), restent plus onéreuses que la BYD.

En prenant en compte les aides gouvernementales – bonus écologique, primes à la conversion, aides locales – le prix final de la Seagull peut encore baisser.

Le rapport qualité-prix du véhicule chinois est renforcé par la modularité des options. Cela en fait une proposition attrayante autant pour les jeunes conducteurs que pour les familles recherchant une voiture électrique abordable.

Comment la BYD Seagull se situe-t-elle par rapport à ses concurrentes en Europe ?

Le marché européen des voitures électriques connaît une croissance soutenue, mais reste dominé par des modèles relativement coûteux. En 2024, le prix moyen d’un véhicule électrique vendu en France dépasse les 42 900 euros, soit 22 % de plus qu’un modèle thermique équivalent. Ce gap économique constitue un frein majeur à l’adoption massive de l’électrique, surtout auprès des classes moyennes.

La BYD Seagull débarque en Europe précisément pour combler ce vide, en proposant une voiture électrique neuve à moins de 20 000 euros. À ce niveau de prix, seuls quelques modèles comme la Dacia Spring ou la Leapmotor T03 sont aujourd’hui disponibles. Les grands constructeurs européens, comme Renault, Volkswagen ou Stellantis, préfèrent se concentrer sur des modèles plus chers et plus rentables. La Seagull vient donc répondre à un vrai besoin, en rendant l’électrique plus accessible à un large public.

De plus, la Seagull bénéficie d’un avantage stratégique : sa production en Hongrie permet d’éviter les taxes douanières de l’Union européenne, qui peuvent atteindre 35 %. Ce choix industriel renforce non seulement sa compétitivité, mais garantit aussi des délais de livraison courts.

La stratégie anti-taxes de BYD en Europe

BYD bénéficie d’un avantage stratégique majeur face à ses concurrents grâce à une intégration verticale poussée et une maîtrise complète de sa chaîne de production. Là où de nombreux constructeurs dépendent de fournisseurs externes, BYD fabrique en interne ses propres batteries — via sa filiale FinDreams Battery — ainsi que ses moteurs électriques et une large part de l’électronique embarquée. Cette autonomie industrielle lui permet de mieux contrôler les coûts et de proposer la BYD Seagull à un tarif particulièrement agressif en Europe.

En Chine, BYD a lancé une véritable guerre des prix en sollicitant des réductions massives auprès de ses fournisseurs. Ce modèle pourrait maintenant s’étendre à l’Europe, où la BYD Seagull exerce une pression sur les constructeurs locaux pour qu’ils revoient leurs tarifs à la baisse.

Pour répondre aux taxes douanières de l’UE, BYD a choisi de produire localement. Une usine d’assemblage a été inaugurée en Hongrie, à Dunavarsány, avec une capacité initiale de 150 000 unités par an. Un second site est en construction en Turquie, à Manisa. Un troisième pourrait voir le jour avant 2028, toujours sur le continent européen. Ces investissements ont pour objectif de contourner les taxes anti-dumping de l’Union européenne.

BYD travaille aussi avec des réseaux de recyclage en Europe pour s’assurer que ses batteries soient traitées de manière responsable en fin de vie. Sa technologie Blade Battery, basée sur le lithium-fer-phosphate (LFP), ne contient ni cobalt ni nickel. Ce qui la rend plus durable et plus facile à recycler. Le constructeur chinois répond ainsi aux attentes des consommateurs européens, de plus en plus sensibles à l’économie circulaire.

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