Les robots aussi ont besoin d’un entraînement physique. Chez Neura Robotics, cela ne se passe pas dans un laboratoire classique, mais dans une véritable salle de sport pour intelligences artificielles.
L’entreprise allemande Neura Robotics vient de dévoiler le Neura Gym. Il s’agit d’un centre d’entraînement géant où des centaines de robots s’exercent pour perfectionner leurs capacités cognitives et physiques. En combinant données réelles et simulations numériques, la société veut combler le fameux écart entre la simulation et la réalité. C’est ce qui freine le développement de l’intelligence incarnée.
Neura Gym : la salle de sport des robots intelligents
Ce mercredi 15 octobre, Neura Robotics a levé le voile sur le Neura Gym, un centre d’entraînement physique dédié à l’IA. Ici, il n’y a pas de tapis de course pour humains, mais des rangées de robots humanoïdes et d’assistants mécaniques qui s’exercent, bougent, saisissent des objets et interagissent avec leur environnement.
Ainsi, Neura Robotics veut former l’IA à la réalité et pas juste à la simulation. Nous savons tous que les modèles d’IA apprennent surtout via des environnements virtuels. Le gap entre la simulation et la réalité est donc devenu un vrai problème. Les algorithmes s’en sortent très bien dans des mondes parfaits, mais perdent pied face aux imprévus du monde physique.
Le fondateur de Neura Robotics, David Reger, résume la chose simplement en affirmant que « si vous voulez apprendre à nager, vous ne pouvez pas le faire uniquement en regardant des vidéos. Il faut toucher l’eau ». Et cette eau, c’est justement ce que représente le Neura Gym pour les robots.
Neura Robotics adopte alors une approche hybride redoutablement efficace. Le Neura Gym combine deux sources de données. Notamment, des simulations massives (rapides et peu coûteuses), et des trajectoires réelles. Ces dernières sont collectées par des robots physiques qui exécutent des tâches concrètes, souvent assistés par des téléopérateurs humains.
Chaque geste, chaque résistance, chaque micro-vibration est enregistrée. Ces données réelles capturent la physique du robot, son poids, son inertie, le retour sensoriel de ses doigts mécaniques. Ensuite, le modèle d’IA est affiné en boucle continue. Il apprend, échoue, s’ajuste, puis retourne s’entraîner. À chaque cycle, il devient plus robuste et plus intuitif.
Le Neuraverse : un cloud global pour l’intelligence collective
Toutes ces données ne dorment pas sur des disques durs isolés. Elles alimentent le Neuraverse, la plateforme cloud mondiale de Neura Robotics. C’est là que chaque robot connecté au réseau profite instantanément des progrès des autres.
Quand un robot maîtrise une compétence, elle devient immédiatement partageable avec toute la flotte. C’est un peu comme si chaque robot était un joueur dans un MMO géant, où chaque victoire individuelle renforce toute la guilde.
Par ailleurs, le Neura Gym n’est pas qu’un laboratoire interne. C’est aussi une plateforme commerciale. Les entreprises peuvent y réserver du temps d’entraînement pour leurs propres IA, en profitant de l’infrastructure et de l’expertise de Neura Robotics.
De plus, Neura Robotics vient d’ouvrir une filiale de 45 millions d’euros à Hangzhou, en Chine, pour accéder à une chaîne d’approvisionnement robotique de premier plan. En parallèle, un partenariat stratégique avec Sona Comstar, géant indien de l’automobile, permettra de produire à grande échelle les robots humanoïdes 4NE-1.
- Partager l'article :