La robotique vient de franchir un nouveau cap. La Chine vient de créer des écoles dédiées à la formation des robots humanoïdes. Et ce, pour répondre aux gros défis démographiques et industriels du pays.
Alors, pourquoi la Chine mise-t-elle sur la formation de robots ?
Face à une modernisation industrielle qui va à toute vitesse, la Chine cherche à rester en tête de la compétition mondiale. Et à réduire sa dépendance technologique envers d’autres pays, comme les États-Unis. Pour y arriver, un immense complexe de 4600 mètres carrés a été inauguré. Son but : former des robots capables d’apprendre au contact direct des humains.
Dans cette véritable école de robots, chaque humain partage ses compétences avec un élève d’un nouveau genre : le robot humanoïde. Les profs transmettent des gestes techniques, la manipulation d’objets et des tâches complexes. Et le but, c’est que les robots puissent ensuite refaire ces actions sans intervention humaine. Cette méthode vise à préparer une génération de machines prêtes à s’intégrer dans tous les secteurs de l’économie chinoise.
Concrètement, qu’est-ce qui se passe dans ces écoles ?
Dans ces espaces, on voit une vraie interaction entre les robots et les ingénieurs. Les formateurs humains font des gestes précis devant les machines. Chaque mouvement est analysé et retransmis au robot via des systèmes d’observation et d’imitation. Ce processus permet aux robots de s’inspirer directement des actions humaines pour apprendre à faire plein de tâches.
L’apprentissage repose sur la collecte massive de données. Chaque geste enseigné par un humain alimente une base de données qui sert à améliorer la réactivité et l’autonomie des robots. Un exemple qui montre bien la complexité du truc : il a fallu quarante personnes pendant plusieurs centaines d’heures pour apprendre à Optimus, un robot de Tesla comment insérer correctement une batterie dans une boîte.
Comment ces robots servent-ils à répondre au défi du vieillissement ?
Le vieillissement de la population chinoise est un défi énorme. En 2024, près de 15 % des Chinois ont plus de 65 ans. Et ce chiffre devrait atteindre un tiers de la population d’ici 2035. Face à ça, les autorités et les entreprises repensent l’autonomie et le bien-être des personnes âgées grâce à la robotique.
Des robots de service sont d’ailleurs déjà en service depuis 2024. Développés par des start-ups, certains modèles sur roulettes font des tâches domestiques simples : balayer, charger le lave-vaisselle ou sortir les poubelles. Et demain ? On parle de mesure automatique de la tension ou de gestion des médicaments pour les seniors.
Quelles sont les avancées et les défis pour une vraie autonomie des robots ?
Si certains robots maîtrisent déjà des gestes répétitifs dans des environnements contrôlés, l’objectif de la véritable autonomie reste ambitieux. Lors de la Shanghai Tech Conference de 2024, c’était clair : la plupart des machines exposées ne sont pas encore capables de remplacer un humain de façon totalement indépendante.
Les spécialistes estiment qu‘il faudra encore 5 à 10 ans avant que les robots humanoïdes autonomes soient massivement déployés dans l’industrie chinoise. L’amélioration est continue, mais elle demande des ajustements constants.
Quel impact économique pour le marché chinois de la robotique ?
La dynamique autour de la robotique humanoïde est spectaculaire. En 2024, ce marché pèse déjà 350 millions d’euros. Les prévisions annoncent une envolée à 2,1 milliards d’euros dès 2025 et jusqu’à 11,35 milliards en 2030.
Au-delà de l’argent, la stratégie chinoise vise à mutualiser le savoir acquis lors de la formation des robots. Chaque donnée collectée est partagée à grande échelle. Et ça, ça permet de réduire les coûts de développement et d’accélérer le déploiement de la robotique dans toute la société chinoise. Cette approche favorise non seulement l’indépendance technologique, mais aussi une transformation profonde des modes de production et de vie en Chine.
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