Internet, le Web mondial est en crise. Ce n’est pas la technologie qui l’attaque, mais des menaces sociales massives. Désinformation, publicité envahissante et robots politisés saturent nos écrans, manipulant les contenus pour maximiser l’engagement. Si rien n’est fait, Internet, autrefois espace de liberté, se transformera en une chambre d’écho toxique.
Il y a encore dix ou vingt ans, Internet offrait un monde différent : des plateformes uniques, des prix abordables, une culture de partage et de découverte. Cependant, cette époque semble bien lointaine aujourd’hui.
Spotify, Facebook, Amazon et autres géants du numérique ont chamboulé nos habitudes avec des offres attractives et des expériences inédites. Au fil des années, ces entreprises sont devenues cotées en bourse.
Internet d’hier : révolutionnaire, accessible et diversifié n’existe plus
En effet, actuellement, le but des géants de la tech est passé de l’innovation à la maximisation des profits, au détriment de l’utilisateur moyen. Le contenu s’est peu à peu noyé sous la publicité et la désinformation, transformant ce qui fut une avancée révolutionnaire en un gouffre lucratif.
Chaque clic génère de l’argent, chaque seconde passée à lire un post sponsorisé nourrit des investisseurs. Les services autrefois gratuits ont cédé la place à des abonnements onéreux et les interactions spontanées à des contenus calculés pour exploiter nos émotions.
La science et l’éducation en ligne sont également en péril. Sur TikTok et YouTube, des vidéos courtes véhiculent de fausses informations, tandis que les contenus de qualité se diluent.
Désormais, des influenceurs désinformés produisent des contenus simplistes et fallacieux, inondant le Web de théories sans fondements. Les fake news, promues par des algorithmes actuels, se substituent aux faits.
Les réseaux sociaux ont intégré des algorithmes conçus pour offrir un « contenu personnalisé », guidé par nos goûts et opinions. Résultat ? Chaque utilisateur finit par évoluer dans une bulle qui le conforte dans ses croyances sans jamais le confronter à des idées différentes.
Facebook, Instagram, et X (ex-Twitter) renforcent nos opinions, alimentant des tensions politiques et des radicalismes. Pour beaucoup, l’univers numérique devient alors une réalité altérée où l’information divergente est rare et les échanges constructifs quasi inexistants.
Des flux d’actualité biaisés accentuent le phénomène : élections, événements sociaux, débats sanitaires, rien n’échappe à cette dérive. Chacun s’enferme peu à peu dans une vision étriquée du monde, où il ne trouve que des gens partageant les mêmes croyances.
Lorsque le candidat politique d’un utilisateur perd, celui-ci peut être choqué, croyant que la victoire était assurée. L’algorithme, favorisant des opinions similaires, lui renvoie en permanence l’image de son propre avis, faussant son jugement et sa perception de la réalité.
Il y a encore de l’espoir ?
Face à cela, même des géants comme Google ajustent sans cesse leurs algorithmes pour filtrer ces mensonges numériques. Des services comme Ground News et Community Notes luttent pour ramener un peu de vérité.
Des scientifiques et experts se mobilisent, corrigeant les absurdités circulant en ligne. Toutefois, l’ampleur du problème dépasse ces efforts.
Cependant il y a encore de l’espoir. Certains outils pourraient remettre Internet sur la bonne voie. Une solution durable qui nécessite un organe de régulation global, un peu comme le JEDEC pour l’informatique.
Un organisme dédié surveillerait la monopolisation des plateformes et imposerait des mesures pour protéger le contenu vérifié. Une réglementation mondiale rééquilibrerait alors les pratiques des géants du numérique et défendre l’intérêt des utilisateurs.
L’éducation en matière numérique est un autre pilier essentiel. Un effort massif d’alphabétisation numérique s’impose pour tous les âges. Ce programme doit aller bien au-delà de l’initiation aux bases du Web.
Apprendre à reconnaître les fake news, à rechercher des informations fiables et à vérifier la légitimité des sources devrait être une priorité. Comprendre comment et pourquoi une information se diffuse, et adopter une lecture critique sont des compétences indispensables.
Tout comme nous avons appris à lutter contre la désinformation pendant la guerre froide, il est possible d’enseigner une pensée critique à l’ère du numérique. Une société numérique éduquée résiste mieux à ces pièges.
Personnellement, je crois que certes, le défi est grand, toutefois, ce n’est pas impossible. Des générations ont déjà surmonté des défis similaires. Pourquoi pas nous ?
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