Michael James Pratt a reconnu les faits. Le fondateur des sites GirlsDoPorn et GirlsDoToys a plaidé coupable de trafic sexuel devant un tribunal fédéral.
De 2013 à 2019, son entreprise a attiré des jeunes femmes venues de tout le continent nord-américain sous prétexte d’un emploi dans le mannequinat. Une fois à San Diego, elles découvraient que le tournage portait en réalité sur des vidéos pornographiques. Souvent, les annonces publiées sur Craigslist évoquaient des rôles habillés. Une fois sur place, les choses basculaient.
L’équipe de Pratt avait tout prévu : mensonges, pression psychologique et manipulation par des “filles de référence” payées pour rassurer. Les jeunes femmes ont cru que seuls quelques collectionneurs privés, loin des États-Unis, verraient leurs vidéos. Mais en réalité, ces contenus étaient publiés sur les plateformes de l’entreprise, visionnés des millions de fois et parfois même mis gratuitement en ligne sur Pornhub pour booster le trafic. Le FBI a établi que Pratt gérait personnellement le recrutement, le transport et la coordination des tournages.
Des tournages forcés sous menace et sans consentement réel
Une fois arrivées, les recruteurs conduisaient rapidement les victimes vers les lieux de tournage temporaires. On leur faisait signer des contrats sans leur en remettre copie. Plusieurs témoins affirment que les séances duraient de longues heures, loin des tournages “rapides” promis.
Certaines femmes n’étaient pas autorisées à partir avant la fin. Des menaces d’annulation de billets d’avion ou de diffusion des images tournaient à l’intimidation. Le trafic sexuel, dans ce cas précis, s’est traduit par la contrainte directe à des actes non consentis.
L’ensemble de l’activité a généré plus de 17 millions de dollars. Les revenus, issus des abonnements en ligne, ne servaient qu’à renforcer l’emprise du système. Lorsqu’une victime contactait Pratt pour supprimer une vidéo, il ne répondait même pas.
En 2021, la justice a reconnu la gravité des faits. 22 femmes ont obtenu 18 millions de dollars de dommages et intérêts. Mais cette reconnaissance n’a pas stoppé l’activité immédiatement. D’autres complices ont été condamnés, à l’image de Ruben Andre Garcia (20 ans), Theodore Gyi (4 ans) ou Matthew Wolfe (14 ans).

Fuite, arrestation et procès fédéral aux conséquences lourdes
Après avoir fui aux îles Canaries, Pratt a été extradé en 2022, puis jugé aux États-Unis. D’abord non coupable, il a fini par reconnaître deux chefs d’accusation : trafic sexuel et complot de trafic sexuel, tous deux passibles de la réclusion criminelle à perpétuité.
Le tribunal prévoit de juger définitivement Michael Pratt le 8 septembre. L’un de ces chefs prévoit une peine minimale de quinze ans de réclusion. L’autre, plus large, pourrait l’envoyer derrière les barreaux pour le reste de sa vie. Ce procès remet en lumière les rouages d’un système basé sur l’abus de pouvoir, la manipulation psychologique et la logique du profit absolu.
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