Quand l’IA menace les métiers créatifs, il est impossible de rester indifférent. Mais alors que la plupart des gens réagit avec des discours alarmistes et technophobes, cet artiste new-yorkais répond autrement.
Il s’appelle Nim Ben-Reuven et il a vu beaucoup de contrats lui filer entre les doigts au profit de solutions automatisées. Mais contrairement à nous autres, il a transformé son anxiété et sa frustration face à l’IA en œuvre d’art satirique et engagée. Et comme toujours, il a utilisé du carton, son matériau principal depuis des années.
Quel genre d’œuvre d’art ?
Eh bien, Nim Ben-Reuven a imaginé Chat Haus. Une fausse start-up où des robots s’activent dans un espace de coworking digne des plus grandes entreprises tech.
Installé dans une vitrine du quartier de Greenpoint, à Brooklyn, Chat Haus intrigue d’emblée. Le décor a tout d’un bureau moderne : bureaux alignés, ordinateurs ouverts, pauses café, ambiance studieuse.
Sauf qu’en y regardant de plus près, tout – absolument tout – est fait en carton. Et ce, jusqu’aux « employés » qui s’agitent mécaniquement, grâce à de petits moteurs. À l’entrée, une pancarte vante l’accès à un poste de travail pour la somme de 1999 dollars par mois.
L’installation Chat Haus est visible jusqu’au mi-mai 2025, au 121 Norman Avenue, tant que l’immeuble ne passe pas entre les mains des rénovateurs. D’ici là, l’artiste espère attirer un maximum de visiteurs et, pourquoi pas, relocaliser son projet dans une galerie plus spacieuse.
En attendant, ses œuvres débordent dans son appartement. La preuve que le carton, quand il est bien utilisé, peut occuper beaucoup plus d’espace qu’on ne l’imagine. Mais là je m’égare du sujet.
Pourquoi a-t-il choisi du carton ?

Comme je disais, Ben-Reuven en a fait son matériau de prédilection depuis des années. Et puis sa légèreté, sa vulnérabilité, sa nature périssable en font, selon lui, le symbole parfait de ce que produit aujourd’hui l’IA.
Des œuvres séduisantes, parfois bluffantes, mais souvent vides de substance. Un peu comme un château de cartes qui s’effondre dès qu’on tente de s’y appuyer. L’artiste pousse même la comparaison plus loin. D’après lui, l’IA génère des contenus comme on mange un fast-food – vite consommé, vite oublié.
Avec ses robots en carton, qu’il surnomme affectueusement ses « bébés », Ben-Reuven invite chacun à retrouver un regard critique sur l’enthousiasme parfois aveugle autour de l’IA.
Alors, que pensez-vous de cette initiative ? Personnellement, je crois que sans être alarmiste, il a fait passer le message. Celui de nous inviter à nous poser les bonnes questions vis-à-vis de l’IA.
À votre tour, dites-nous ce que vous inspire l’œuvre de Nim Ben-Reuven ! On vous attend en commentaires !
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