En Pologne, Radio Krakow a décidé de remplacer ses animateurs humains par l’intelligence artificielle. Pour séduire les jeunes auditeurs, la station a misé sur trois présentateurs IA adoptant un style « Gen Z ».
Les débuts ont été surprenants. L’audience, habituellement faible, a bondi à 8 000 personnes. La curiosité des auditeurs a créé cet engouement initial. Cependant, la situation a vite dégénéré.
La décision de Radio Krakow a déclenché un débat houleux en Pologne. Beaucoup se sont inquiétés de l’impact de l’IA sur l’emploi humain. Des critiques ont accusé Mariusz Marcin Pulit, le rédacteur en chef, de « sacrifier les humains sur l’autel de la technologie ». Pour se défendre, Pulit a affirmé qu’il n’avait pas voulu remplacer son personnel par des avatars IA. Pourtant, ses actions ont démontré le contraire. La controverse n’a cessé de croître.
L’annonce d’une « interview unique » avec la poétesse Wisława Szymborska a amplifié la polémique. Bien que Szymborska soit décédée en 2012, Radio Krakow a simulé cette interview grâce à l’IA. L’animateur qui menait la conversation était lui aussi virtuel. Cela a choqué les auditeurs. Lukasz Zaleski, un animateur licencié, a exprimé sa frustration : « Les discussions profondes ont été remplacées par des simulations trompeuses », a-t-il dénoncé.
Des personnages IA controversés
L’introduction de personnalités IA a aussi suscité de vives critiques. Un des présentateurs virtuels, Alex Szulc, était décrit comme une personne non binaire et engagée socialement. Après des réactions négatives de certains militants LGBTQ, la station a supprimé les références au genre d’Alex. Cette décision a provoqué un autre malaise. Finalement, ce genre de représentation a créé plus de tensions que prévu.
Même les partisans de l’intelligence artificielle ont critiqué la démarche de Radio Krakow. Le ministre de la numérisation, Krzysztof Gawkowski, a clairement exprimé ses inquiétudes. Selon lui, l’IA doit servir les gens et non les remplacer. D’autres membres du gouvernement ont partagé ce point de vue. Plusieurs ont accusé la station d’éliminer le « facteur humain » de la radio. Cela a ajouté encore plus de pression sur Pulit.
Sous le feu des critiques, Pulit a finalement arrêté l’émission animée par l’IA. Malgré cela, il a défendu son choix. Selon lui, son équipe et lui sont des « pionniers » de cette technologie. Il a ajouté : « Le sort des pionniers est souvent difficile ». Son message visait à se justifier. Pourtant, pour beaucoup, cette expérience restera un échec marquant.
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