Un simple échantillon de salive suffit désormais à suivre la fertilité de manière fiable, sans pilule ni injection.
Une start-up allemande vient d’obtenir l’autorisation de vendre ce dispositif comme contraceptif médical. Son ambition ? Réduire la dépendance aux méthodes hormonales en utilisant des données biologiques claires.
Développé par la start-up berlinoise Inne, le Minilab analyse chaque jour le taux de progestérone contenu dans la salive. Ce biomarqueur permet de déterminer avec précision les différentes phases du cycle menstruel. En détectant les variations hormonales, l’appareil identifie les jours fertiles et non fertiles. Le processus repose sur une bandelette à flux latéral, semblable aux tests de grossesse et une petite machine de lecture connectée à une application mobile.
Des résultats très prometteurs dès les premiers essais
Une étude clinique d’un an a suivi 300 femmes sur 1 500 cycles pour mesurer l’efficacité du dispositif. Les résultats montrent une efficacité contraceptive atteignant 100 % lorsqu’il est utilisé correctement. En utilisation classique, l’efficacité tombe à 92 %, un score équivalent à celui de la pilule progestative. Le Minilab devient donc le premier contraceptif basé sur la salive à recevoir l’approbation réglementaire en Europe.
La fondatrice d’Inne, Eirini Rapti, insiste sur les effets positifs d’un arrêt de la pilule. « Les femmes redécouvrent leur corps et notent souvent une amélioration globale. » Elle affirme que beaucoup préfèrent désormais une méthode contraceptive qui n’altère pas leurs sensations physiques. Cette approche suscite un regain d’intérêt pour des solutions naturelles, sans effets secondaires.
Pourquoi la salive séduit plus que la température
Contrairement aux applications basées sur les températures corporelles ou les cycles menstruels précédents, le contraceptif basé sur la salive repose sur des données hormonales quotidiennes. « Le corps n’est pas toujours régulier. Seule la progestérone permet une lecture stable et personnalisée », affirme Rapti. Ce niveau de précision accroît la fiabilité du dispositif face aux imprévus comme la fièvre ou la périménopause.
Le dispositif est désormais commercialisé en Allemagne et en Autriche, avec une extension prévue au Royaume-Uni. Il fonctionne sur abonnement, avec un tarif débutant à 24 euros par mois pour deux ans. Ce modèle économique permet une utilisation continue sans frais initiaux élevés. Le Minilab est également pris en charge par la plus grande caisse d’assurance maladie publique allemande, ce qui ouvre la voie à une adoption plus large.
Une technologie pensée pour le quotidien
L’utilisateur dépose une goutte de salive sur la bandelette chaque matin. Le lecteur analyse ensuite l’intensité hormonale et transmet les données à l’application mobile. Ce suivi rend visible l’évolution hormonale de façon concrète et immédiate. Le système permet de mieux comprendre son cycle et d’ajuster son comportement en fonction de la période.
Les femmes cherchent de plus en plus à éviter les hormones, parfois mal tolérées. Les applications comme Flo ou Natural Cycles avaient déjà ouvert la voie. Le Minilab va plus loin en associant biologie, technologie et usage personnel. Cette contraception basée sur la salive séduit déjà celles qui veulent allier science et autonomie.
Les outils basés sur la salive représentent une nouvelle génération de méthodes contraceptives. Encore peu connue, cette approche pourrait gagner en popularité grâce à son aspect non invasif. « Ce n’est peut-être pas pour tout le monde, mais c’est une option fiable et naturelle », résume Rapti.
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