On parle souvent de la fusion nucléaire comme du Graal énergétique. Une promesse d’électricité propre, illimitée et sans déchets radioactifs sur des millénaires. Sauf qu’en réalité, la route est semée de défis technologiques.
Bien entendu, ce n’est pas pour autant que la France est restée là pour regarder les autres courir. Avec son tokamak WEST, géré par le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, elle a réalisé un exploit inédit.
Un record mondial, mais lequel ?
Eh bien, le tokamak WEST, situé à Cadarache, a réussi à stabiliser un plasma pendant 1 337 secondes, soit 22 minutes de performance continue. Ce record dépasse de 25 % celui du tokamak chinois East.
Or, maintenir un plasma aussi longtemps n’est pas une simple question de patience. C’est un défi qui mobilise des décennies de recherches. Sans ajouter qu’il requiert des matériaux capables de résister à des conditions extrêmes et une maîtrise hors norme des instabilités.
Inutile donc de vous dire que l’exploit a surpris les chercheurs, car il prouve une maîtrise poussée des plasmas. Mais comment la France a réussi son coup ? Le tokamak WEST s’appuie sur des composants en tungstène. Il s’agit d’un métal à même de résister à des chaleurs et à des radiations extrêmes.
Grâce à cette innovation, la France devient un pionnier dans la stabilisation de plasmas sur de longues durées. C’est une étape importante pour les futurs réacteurs, notamment Iter, aussi basé à Cadarache
Les défis ne sont jamais bien loins
Ce qu’il faut savoir c’est que la fusion nucléaire est une équation complexe. Il faut non seulement contenir un plasma naturellement instable. Il est aussi impératif de garantir que les matériaux des réacteurs ne s’usent pas trop vite.
Pour y parvenir, WEST a exploré de nouveaux scénarios comme le fameux « point-X rayonnant ». Une approche qui limite l’usure des composants tout en prolongeant la durée des expériences. Ces innovations rendent les réacteurs plus solides, moins coûteux et donc plus crédibles pour un usage à grande échelle
Notez cependant que ce succès français ne se fait pas en solitaire. WEST collabore avec d’autres projets d’envergure comme JET au Royaume-Uni, JT-60SA au Japon ou East en Chine. L’Italie et le Royaume-Uni investissent aussi dans des centres de haute technologie, conscients que la fusion exige une coopération mondiale.
L’un des grands défis reste le tritium, un isotope rare mais indispensable.
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Encore une vieille nouvelle qui reviens a toute les semaines depuis janvier.