descente d’agents ICE

Iceblock, l’appli qui protège les clandestins : les dangers de l’ultra-gauche

C’est une petite appli née pour alerter les immigrés, et la voilà devenue symbole d’un bras de fer politique. 

Joshua Aaron n’avait pas prévu ce chaos. Son application, ICEBlock, devait simplement prévenir les habitants quand des agents de l’immigration (ICE) étaient signalés à proximité. 

En quelques semaines, elle est devenue virale. Plus d’un million d’utilisateurs cherchant à se protéger des descentes surprises. Puis, soudain, le couperet tombe. Apple et Google la suppriment, quelques heures après une demande formelle du gouvernement Trump.

Le smartphone comme outil de survie grâce à Iceblock

Dans certaines villes américaines, les descentes d’agents ICE sont imprévisibles. Les habitants vivent avec la peur au ventre. ICEBlock était devenue un outil communautaire. En un clic, un utilisateur pouvait signaler une présence suspecte, et d’autres recevaient une alerte dans un rayon de 5 miles.

Sherman Austin, fondateur de StopICE.Net, raconte des scènes de panique : « Des familles à terre, des enfants hurlant, des arrestations filmées en plein jour. » Sa plateforme, qui fonctionne par SMS, compte déjà plus d’un demi-million d’abonnés. Pour lui, ces applications ne sont pas des armes, mais des moyens de se protéger.

L’administration américaine, elle, voit la situation autrement. Pam Bondi a menacé Aaron en direct à la télévision : « Ce n’est pas un discours protégé », a-t-elle prévenu. Et après une fusillade contre un bâtiment de l’ICE à Dallas, certains responsables ont lié ces applis à la violence, sans preuve concrète.

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Bien sûr, pour Aaron, ce lien est absurde

« Les agents sont visibles dans les centres ICE. Pas besoin d’une appli pour le savoir », ironise Aaron. Il accuse le gouvernement d’utiliser un incident isolé pour museler toute contestation numérique. Il dénonce également un acte de soumission à un régime autoritaire. 

Selon lui, ICEBlock ne viole aucune loi. Elle fonctionne comme Waze, où les conducteurs signalent les radars. La différence est qu’ici, c’est la peur d’être arrêté qui motive les alertes.

Les défenseurs de la liberté d’expression s’inquiètent aussi. Alejandra Caraballo, avocate à Harvard, évoque un précédent grave : « Quand l’État dicte les applis autorisées, c’est déjà une forme d’autoritarisme. » Elle rappelle qu’en 2019, la Chine avait obtenu d’Apple la suppression d’une appli similaire à Hong Kong.

Pour les défenseurs des droits des immigrés, cette suppression est un signal d’alarme. Kica Matos, présidente du National Immigration Law Center, parle d’une capitulation face à la Maison-Blanche. « Ces applis sont une bouée de sauvetage pour des familles terrorisées », affirme-t-elle. Depuis la réélection de Trump, les contrôles se sont durcis, et les arrestations se multiplient.

Les militants,quant à eux, voient que ces enquêtes ressemblent à des représailles. Ils dénoncent une administration prête à tout pour faire taire les contre-voix. « C’est une guerre de contrôle », estime Austin. « L’État veut dominer la narration, et les géants du numérique deviennent ses instruments. »

Le débat s’étend bien au-delà des États-Unis. Des juristes craignent une contagion : si les autorités peuvent forcer Apple et Google à effacer une application aux États-Unis, qu’en sera-t-il ailleurs ?.

Quelle est l’excuse d’Apple et Google ?

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Apple et Google ont agi vite, trop vite selon leurs détracteurs. Officiellement, ils répondent à des demandes légales. Officieusement, ils évitent un affrontement avec Washington. Les deux entreprises ont confirmé avoir supprimé « plusieurs applications similaires » pour des raisons de sécurité. Une expression floue, selon Aaron, qui y voit une censure déguisée.

Le créateur d’ICEBlock, effondré, dit avoir reçu l’ordre d’arrêter tout téléchargement. Son projet, lancé en avril, avait pourtant été validé par Apple lors de sa mise en ligne. Ce revirement brutal prouve, selon lui, que les géants du web ne défendent plus leurs principes.

Meta, de son côté, est aussi dans le viseur. Le Département de la Sécurité intérieure (DHS) a assigné Meta à comparaître pour obtenir les données du compte Instagram de StopICE.Net. L’équipe d’Austin a immédiatement contesté l’assignation, obtenant un sursis temporaire. Meta, fidèle à sa ligne de défense, refuse de commenter.

Liberté, sécurité… ou illusion de choix ?

Au fond, l’affaire ICEBlock met en lumière une tension vieille comme Internet : protéger ou contrôler. Pour certains, bloquer ces applis sauve des vies. Pour d’autres, c’est étouffer la démocratie sous prétexte de sécurité.

Les utilisateurs d’ICEBlock ne se voient pas comme des militants, mais comme des parents, des travailleurs, des gens qui veulent éviter l’arrestation de leurs proches. « Les gens sont terrifiés », explique Austin. « Ils veulent juste savoir ce qui se passe autour d’eux. »

Pour Aaron, tout cela dépasse la simple disparition d’une appli. C’est un avertissement pour l’avenir : « Si un gouvernement peut dicter quelles applis nous pouvons utiliser, alors la liberté numérique n’existe plus. » Ses mots résonnent comme un cri d’alarme.

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