Et si le futur des robots Tesla reposait sur… vos gestes quotidiens ? Selon une enquête explosive de Business Insider, Elon Musk a monté à Palo Alto un laboratoire secret où des humains sont filmés en continu pour apprendre à Optimus (son humanoïde vedette) à bouger, à nettoyer, à danser. Essuyer une table, twerker, ramper : chaque mouvement devient une donnée…
Dans un laboratoire discret niché au siège d’ingénierie de Palo Alto, des dizaines d’employés, surnommés les « data collectors » répètent inlassablement les mêmes gestes : essuyer une table, soulever une tasse, aspirer le sol, ranger des pièces sur un convoyeur.
Leur tenue ? Un casque équipé de cinq caméras et un sac à dos de près de 18 kg.
Huit heures par jour, ils bougent, s’arrêtent, recommencent. Quatre heures de séquences « utilisables » par jour. Et s’ils manquent de naturel, ils sont pénalisés.
Le but, c’est d’enregistrer des millions d’heures de gestes humains pour nourrir le modèle « vision-only » de Tesla : une IA censée comprendre le monde uniquement par la vue, sans capteurs spécialisés.
Labo secret, jobs absurdes : les ouvriers invisibles de la révolution Musk
Le travail dans le « data-lab » ressemble à une expérience sociale grandeur nature. Un ancien employé parle d’une « vie de rat de laboratoire sous microscope ».
Les gestes sont minutés, les pauses surveillées. Certains passent des semaines à simplement essuyer une même table.
Mais le plus troublant, ce sont les consignes. Certaines sont dictées par une IA interne. Cela donne des ordres absurdes, parfois dérangeants : faire la danse du poulet, imiter un gorille, twerker, ramper à quatre pattes… voire retirer un vêtement.
Deux salariés disent s’être sentis « humiliés ». Ironie du sort : ces humains, chargés de former les robots, exécutent déjà des tâches mécaniques, dénuées de sens.
Bienvenue dans le futur : celui où l’homme entraîne la machine à devenir son propre remplaçant.
Du data-lab au Big Brother : quand la collecte déborde
Officiellement, ces données ne quittent pas le laboratoire. Toutefois, Tesla ne publie aucune information sur la conservation ni l’usage des images.
Le modèle « vision-only » vise à reconnaître tous les gestes humains possibles, sous tous les angles.
Et quand on sait que chaque Tesla sur la route filme déjà son environnement, difficile de ne pas y voir un prolongement logique : demain, la voiture pourrait servir de prof pour le robot Optimus.
En reliant les données de conduite à celles des gestes humains, Musk bâtit une IA qui observe tout, partout.
Les défenseurs de la vie privée y voient déjà un pas vers un « panoptique algorithmique », une société où nos comportements deviennent de la data comportementale.
Comme l’écrit un expert en éthique de l’IA : « On est passé du deep learning des images au deep learning des corps »
Optimus ou l’illusion du génie solitaire
Lors d’une démonstration filmée en septembre, le PDG de Salesforce, Marc Benioff, demande à Optimus un Coca. Silence, lag, freeze, redémarrage. Un sketch de Looney Tunes sous néons.
Mais pour Musk, c’est « le plus grand produit de tous les temps ». En interne, Tesla vise 5 000 robots produits d’ici fin 2025, 10 000 l’an prochain, et 50 000 en 2026.
Des chiffres vertigineux, alors même que le programme subit des secousses : départ du vice-président Milan Kovac, restrictions chinoises sur les terres rares utilisées dans les actionneurs, et taux de turnover élevé.
Quant aux démonstrations publiques, plusieurs ex-employés confient qu’elles étaient téléopérées : « Quand un investisseur venait, on contrôlait le robot à distance pour faire illusion. C’était du théâtre ».
Le vrai visage de l’automatisation
Optimus illustre un paradoxe fascinant : plus la technologie avance, plus elle a besoin d’humains.
Comme ChatGPT et ses « click workers » chargés d’annoter des milliards de phrases, Tesla s’appuie sur des « motion donors » : des gens qui louent leur corps pour enseigner le mouvement à la machine.
Ces travailleurs invisibles sont les briques humaines du futur automatisé : sans eux, pas d’intelligence, pas de fluidité, pas d’Optimus. Le rêve transhumaniste se nourrit, littéralement, de gestes humains.
Et pendant que Musk promet des humanoïdes pour tous, ce sont des centaines d’anonymes qui s’usent à faire marcher son utopie.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Cette approche manque-t-elle d’éthique ? Ou bien permet-elle au contraire d’humaniser les IA et les robots ? Partagez votre avis en commentaire !
- Partager l'article :


