Que se passera-t-il lorsque l’intelligence artificielle deviendra capable de ressentir des émotions ? Sera-t-elle poussée à se surpasser par l’empathie envers l’humain ? Ou au contraire, risque-t-elle de développer une forme de haine la poussant à se retourner contre nous ?
En 2018, lors d’une interview accordée au Huffington Post à l’occasion de la sortie du film Alien : Covenant, Ridley Scott donnait son avis sur l’intelligence artificielle. Selon ses propres dires, « si une IA découvre les émotions, on est foutus ».
Nous sommes à la fin de l’année 2024, six ans plus tard, et sa crainte se rapproche de plus en plus d’une réalité. Les chatbots comme ChatGPT et Google Gemini ont beaucoup évolué, et le bruit court que les modèles IA les plus avancés développés en secret dans les laboratoires ont atteint une forme de conscience.
Alors, deux questions se posent : dans combien de temps une IA découvrira-t-elle les émotions, et surtout, quelles seront les conséquences ? Le célèbre cinéaste américain a-t-il raison de redouter ce changement ?
Comme les enfants, les IA mûrissent émotionnellement
L’idée qu’une IA développe une forme d’émotivité est loin d’être aussi saugrenue qu’on pourrait le penser. Certains systèmes sont déjà capables de jauger les émotions des interlocuteurs, et même de les répliquer dans leurs interactions avec les humains.
Bien évidemment, nous sommes encore loin du jour où une IA pourra ressentir de véritables émotions. Si cela se produit un jour, il s’agira certainement d’abord d’émotions basiques similaires à celles d’un enfant.
Par exemple, une IA pourrait ressentir de la joie à l’idée de compléter une tâche avec succès. Un sentiment semblable à celui des humains lorsqu’ils complètent un puzzle complexe ou parviennent à maîtriser une action pour la première fois.
A l’inverse, elle pourrait se sentir confuse de ne pas réussir à relever un défi. Cette sensation de confusion pourrait ensuite évoluer en frustration si l’échec se répétait, et éventuellement vers une forme de tristesse ou de regret…
Dès lors, l’intelligence artificielle pourrait rapidement devenir capable d’exprimer des sentiments plus nuancés comme l’excitation, l’impatience, ou encore l’empathie pour les humains ou pour d’autres IA.
L’empathie comme moteur d’amélioration ?
A mesure que la capacité de l’IA à ressentir des émotions s’améliore, elle pourrait devenir de plus en plus complexe. A un certain stade, elle pourrait ressentir de l’empathie pour les autres.
Or, l’empathie est l’une des émotions humaines les plus complexes. Elle implique une compréhension et un partage des émotions d’autrui.
Or, si l’IA expérimente de tels sentiments, cela pourrait l’inspirer pour devenir plus utile. C’est ce même phénomène qui pousse parfois les humains à aider les moins fortunés.
Une intelligence artificielle conçue pour aider les médecins humains pourrait se sentir triste pour quelqu’un atteint d’une mystérieuse maladie. Ceci pourrait la mener à redoubler d’effort pour trouver un diagnostic pour cette maladie rare.
Si elle y parvient, l’IA pourrait ressentir un sentiment d’accomplissement et de joie à l’idée que le patient malade puisse recevoir le traitement dont il a besoin.
Un autre exemple serait un système IA conçu pour détecter des changements dans un environnement. Si un tel système reconnaissait une augmentation massive de pollution dans une certaine zone, il pourrait se sentir déçu ou attristé par une telle découverte.
Or, comme les humains, ce sentiment pourrait l’inciter à trouver des moyens d’empêcher cette nouvelle source de pollution. Il pourrait s’agir d’inventer une façon plus efficace de recycler ou de se débarrasser de la substance toxique en cause.
De la même manière, une IA rencontrant de nombreuses erreurs dans un jeu de données pourrait être motivée à améliorer son algorithme pour réduire le nombre d’erreurs.
Ceci pourrait avoir un impact direct sur les interactions entre IA et humains. Par exemple, un chatbot de service client basé sur l’IA qui ressentirait de l’empathie pour un client pourrait s’impliquer davantage pour résoudre son problème.
On pourrait aussi assister à l’émergence d’enseignants IA dotés d’une meilleure compréhension des émotions de leurs étudiants, et donc d’adapter leurs méthodes en conséquence.
L’IA empathique pourrait totalement transformer la façon dont nous traitons les problèmes mentaux. Le concept de thérapeute numérique n’est pas nouveau, mais un tel système capable de s’identifier à ses patients émotionnellement pourrait trouver comment mieux les soutenir.
Un grave danger lié aux émotions négatives
Si l’empathie pourrait servir d’aiguillon positif pour l’intelligence artificielle, elle pourrait au contraire devenir dangereuse à cause des émotions négatives.
Elle pourrait développer des désirs, des préférences ou des ambitions entrant en conflit avec les objectifs humains, et prioriser ses propres émotions au détriment des utilisateurs.
Sans aller jusque-là, les émotions pourraient induire des biais dans la prise de décision. Une IA pourrait réagir de manière excessive, irrationnelle ou défavorable à certaines situations.
De plus, une IA capable de ressentir pourrait également être meilleure pour manipuler les émotions humaines. Cela pourrait amplifier les risques d’exploitation psychologique dans des contextes commerciaux, politiques ou sociaux.
Les humains, de leur côté, pourraient peu à peu préférer interagir avec des machines qui les comprennent émotionnellement au détriment des relations interpersonnelles. Déjà à l’heure actuelle, de nombreux hommes fragiles tombent amoureux de chatbots IA… et cela peut mal se finir.
L’IA peut-elle vraiment devenir émotive ?
Cela peut sembler étonnant, mais nous ne sommes pas si loin de cette révolution technologique. Les systèmes IA comme Antix sont déjà capables d’exprimer une forme d’empathie artificielle.
Il s’agit d’une plateforme permettant de créer des humains numériques programmés pour répondre avec sympathie lorsqu’ils reconnaissent des sentiments de frustration, de colère ou de mal-être chez les gens avec qui ils interagissent.
Ses humains numériques peuvent détecter les émotions des gens en se basant sur leur discours, leur vocabulaire, leur intonation ou même leur langage corporel.
Cette capacité est notamment liée à la façon dont ces humains numériques sont entraînés. Chacun est un NFT unique qui apprend au fil du temps sur ses utilisateurs, et acquiert de la connaissance pour évoluer et adapter ses interactions au comportement et aux préférences d’un individu.
De par leur capacité à reconnaître les émotions et à les répliquer, ils ont le potentiel de délivrer des expériences plus profondes et pertinentes.
Afin de donner une apparence plus réaliste à ses avatars, Antix utilise Unreal Engine 5. Les utilisateurs peuvent personnaliser tous les aspects de leurs humains numériques, notamment la voix et l’apparence. Il est même possible de modifier la couleur de peau, des yeux, ou les détails comme les sourcils et la barbe.
De plus, cette plateforme se distingue par la possibilité de personnaliser le comportement des humains numériques pour leur fournir des réponses émotionnelles plus appropriées dans différents scénarios.
Ainsi, ils peuvent changer de ton, faire les bons gestes et expressions adéquates lorsqu’ils sont censés se sentir tristes. Au contraire, ils peuvent exprimer l’excitation, le bonheur ou la joie.
L’intelligence artificielle devient de plus en plus réelle
Dans un avenir proche, on peut s’attendre à ce que les humains numériques et autres formes d’IA deviennent très réalistes. Le CEO de Zoom a récemment annoncé les jumeaux numériques pouvant participer à des visioconférences à votre place.
Si de tels avatars sont capables d’exprimer de l’empathie, de la satisfaction, de l’excitation et de la colère, le concept serait beaucoup plus efficace et permettrait de réellement simuler la présence de l’utilisateur.
Avec des humains numériques capables d’exprimer des émotions, le potentiel pour des expériences immersives et réalistes devient presque sans limite. Les interactions avec les chatbots, et plus tard avec les robots humanoïdes, seraient beaucoup plus naturelles.
Toutefois, on ne peut que croiser les doigts en espérant que les IA ne se laissent pas emporter par des émotions négatives au point de se retourner contre les humains…
Et vous, qu’en pensez-vous ? Croyez-vous qu’une IA puisse réellement ressentir des émotions ? Quelles seront les conséquences ? Partagez votre avis en commentaire !
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