Le monde de l’étude académique est déjà chamboulé par l’arrivée de l’IA côté examens et devoirs maison. Et une université américaine ajoute une couche en rendant son usage obligatoire. À l’Université d’État de l’Ohio, l’IA devient une langue vivante à part entière.
À l’Université d’État de l’Ohio (OSU), dès la rentrée 2025, tous les étudiants devront apprendre à utiliser l’IA, quel que soit leur domaine d’études. L’établissement a attesté que l’IA sera un outil de formation comme les autres, au même titre qu’un manuel ou un logiciel. Au cœur du dispositif, un nouveau module obligatoire vise à rendre les étudiants « bilingues » dans leur spécialité et dans les usages de l’IA.
L’IA devient une exigence académique à l’OSU
Ainsi, l’Université d’État de l’Ohio assume à 200 % et elle intègre l’IA au cœur même de son programme. Tous les étudiants devront suivre un séminaire obligatoire intitulé AI Fluency, adapté à leur spécialité. Qu’ils soient en philosophie, en éducation ou en ingénierie, ils apprendront à utiliser l’IA dans leur domaine d’étude.
The Ohio State University will require all undergraduates to study artificial intelligence starting this fall, integrating "responsible AI use" into core curricula. "This prepares students not just to adapt, but to lead in an AI-driven workforce," said President Walter Carter… pic.twitter.com/RhDYN9bNdn
— USAva.Team | Development | Support 24/7 (@usava_team) June 11, 2025
L’objectif de l’OSU, c’est de former une génération qui sache tirer parti de ces outils avec intelligence (et un brin de recul, j’espère). Selon Ravi Bellamkonda, vice-président exécutif de l’université, les étudiants doivent être prêts à exploiter la puissance de l’IA et devenir des pionniers dans leurs disciplines.
Les profs aussi s’y mettent
Par ailleurs, certains enseignants ont déjà adopté la méthode. Steven Brown, professeur de philosophie, encourage carrément ses étudiants à tout faire avec l’IA. Dissertations, dialogues à la Platon, et même réflexion sur des sujets improbables comme le karma et les caddies de supermarché.
Pour lui, interdire l’IA serait à courte vue. Il voit ces outils comme des boosters d’imagination, et surtout comme une réalité pédagogique à apprivoiser, pas à fuir. À condition, bien sûr, de savoir les manier sans sombrer dans la fainéantise intellectuelle.
Toutefois, l’IA reste un outil en chantier, souvent sujette à des erreurs factuelles, incapable de rivaliser avec un vrai spécialiste. Et certaines études soulignent déjà des effets secondaires chez les étudiants. Notamment, la baisse des notes, la perte de mémoire, le recul de l’esprit critique…
Mais je vois que l’OSU, comme d’autres facs américaines, sont prêts à prendre le risque avec l’IA. Quitte à fabriquer une génération d’apprenants hybrides mi-humains, mi-algos.
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