Le 23 octobre 2024, Anthropic a scellé un partenariat d’envergure avec Google Cloud. L’entreprise fondée par Dario et Daniela Amodei obtient ainsi un accès à près d’un million d’unités de traitement tensoriel (TPU).
Ce pacte énergétique inclut une capacité informatique dépassant le gigawatt, prévue pour 2026. Grâce à cet arsenal, Anthropic propulse son modèle Claude dans une nouvelle dimension. L’alliance avec Google ouvre la voie à des entraînements plus rapides, des itérations plus fines et une intelligence artificielle toujours plus ambitieuse.
Des raisons économiques, une riposte face à Nvidia et OpenAI
Les TPU de Google offrent une efficacité énergétique notable par rapport aux GPU de Nvidia. Ces puces consomment moins de ressources tout en garantissant une performance élevée. Cette caractéristique attire les acteurs du secteur, confrontés à la flambée des coûts et à la pénurie de matériel.
Thomas Kurian, PDG de Google Cloud, salue ce partenariat avec Anthropic comme une reconnaissance de la maturité technologique des TPU. La septième génération de ces processeurs, nommée Ironwood, combine puissance, stabilité et durabilité énergétique.
Cet accord arrive au moment où la concurrence mondiale pour contrôler les ressources informatiques dédiées à l’IA s’accroît fortement. Nvidia conserve une position dominante, mais sa production limitée a provoqué une ruée vers les alternatives.
Google, en renforçant la disponibilité de ses TPU, s’impose désormais comme un concurrent direct sur le terrain du calcul intensif. Anthropic, de son côté, diversifie ses partenariats pour éviter toute dépendance.
Outre Google, la startup des frères Amodei collabore avec Amazon, son principal fournisseur de cloud et de formation de modèles. La société mère de Claude collabore aussi avec Nvidia, dont les GPU restent essentiels à certains processus d’optimisation. Cette approche multifournisseurs vise à sécuriser l’accès aux ressources critiques et à équilibrer les coûts.
Une montée en puissance spectaculaire
Anthropic connaît une croissance fulgurante. En un an, le nombre de ses clients générant plus de 100 000 dollars de revenus récurrents a été multiplié par sept. L’entreprise revendique désormais plus de 300 000 clients professionnels, parmi lesquels des grands groupes et des startups nativement orientées IA.
Ce nouvel accès massif aux TPU permettra d’élargir encore son offre et de répondre à la demande croissante de puissance de calcul. Les ressources supplémentaires serviront aussi à renforcer la sécurité et l’alignement des modèles, des domaines auxquels Anthropic consacre une part importante de ses recherches.
L’accord illustre la fièvre d’investissement qui s’empare du secteur. La demande en puces d’intelligence artificielle dépasse largement l’offre mondiale, poussant les géants du numérique à sécuriser leurs approvisionnements pour plusieurs années.
Selon des estimations industrielles, un gigawatt de puissance de calcul peut coûter près de 50 milliards de dollars. OpenAI aurait d’ailleurs signé plusieurs contrats totalisant jusqu’à 26 gigawatts, pour un montant évalué à plus d’un trillion de dollars.
Ce partenariat avec Anthropic renforce également la position stratégique de Google dans le nouvel écosystème de l’IA. En mettant ses TPU à disposition d’un concurrent d’OpenAI, la firme de Mountain view mise sur l’ouverture et la mutualisation de ses infrastructures pour stimuler l’innovation.
Anthropic, de son côté, consolide son indépendance tout en s’assurant un accès prioritaire à une ressource rare : la puissance de calcul de niveau exascale. Cette alliance symbolise une coopétition typique de l’industrie technologique.
- Partager l'article :
