Tout le monde redoutait une vague de pertes d’emploi causée par l’IA. Résultat ? Ceux qui savent l’utiliser deviennent carrément plus riches. Les robots bossent, les humains encaissent.
On annonçait une vague de pertes d’emploi massives provoquée par l’IA. Pourtant, la réalité est tout autre. Une étude menée par des économistes de l’Université de Stanford, de la Banque mondiale et de Clemson démontre que les métiers les plus exposés à l’IA connaissent une hausse de salaire marquée. Autrement dit, loin de détruire le travail, l’IA valorise ceux qui savent s’en servir.
Les Américains adoptent massivement l’IA
D’après cette étude, 36,7 % des travailleurs américains utilisent désormais des outils d’IA générative comme ChatGPT, Gemini ou Claude, contre 30 % en décembre 2024. « Depuis le lancement de notre enquête, l’adoption a progressé à une vitesse surprenante », explique Jon Hartley, économiste à la Hoover Institution et co-auteur du rapport.
Pourtant, l’usage a légèrement reculé depuis l’été 2025, où près de la moitié des employés déclaraient s’en servir. Hartley évoque « une possible fatigue ou des restrictions décidées par certains employeurs », mais précise que les États-Unis restent bien en avance sur les autres économies développées.
Les jeunes actifs et les professionnels du numérique sont les premiers utilisateurs réguliers de l’IA. Ces outils les aident à optimiser leurs tâches, améliorer leur productivité et parfois même décrocher de nouvelles opportunités. Malgré la peur d’une hécatombe, les pertes d’emploi liées à l’IA restent infimes : seulement 1 % des entreprises de services américaines ont signalé des licenciements, et aucune du côté des fabricants.
Les chercheurs y voient un signe clair : les entreprises préfèrent former plutôt que remplacer. En d’autres termes, la grande menace des “robots voleurs de jobs” ne s’est pas matérialisée.
La technologie rend les salariés plus riches
La découverte la plus marquante de cette recherche concerne la rémunération. Les emplois où l’IA agit comme complément et non comme substitut, ont connu des augmentations salariales significatives depuis 2022. Les chercheurs écrivent : « Les compléments voient leurs salaires augmenter et leurs gains de productivité s’améliorer, tandis que les substituts stagnent. » En clair, ceux qui intègrent l’IA dans leur quotidien deviennent plus efficaces, donc plus précieux. À l’inverse, ceux qui la redoutent risquent d’être les premières victimes d’une future perte d’emploi technologique.
Pour Nela Richardson, économiste en chef d’ADP, comprendre l’IA change tout : « Ce n’est pas une photocopieuse, plaisante-t-elle. Utiliser un modèle de langage, c’est collaborer avec un collègue qui apprend de vous. » Cette approche explique pourquoi la productivité ne décolle pas encore, mais aussi pourquoi les salaires, eux, montent en flèche. Les travailleurs qui savent “dialoguer” avec la machine sont déjà les grands gagnants de la mutation numérique.
L’IA redéfinit la valeur du travail
Hartley remarque également qu’une part croissante des salariés se sert de ChatGPT pour trouver un meilleur emploi ou négocier une hausse de salaire. « Une fraction assez élevée de travailleurs s’en sert pour chercher un poste mieux adapté à leurs compétences », confie-t-il. Ce comportement proactif expliquerait la prime observée. L’intelligence artificielle, loin d’être une menace immédiate, devient un levier d’ascension professionnelle pour ceux qui savent s’y adapter.
Ainsi, malgré les craintes alimentées sur les réseaux sociaux, l’IA ne signe pas la fin du travail humain. Elle redéfinit simplement la valeur de chaque compétence. Ceux qui apprivoisent la machine gagnent en influence, en productivité et surtout… en salaire.
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