Les deepfakes ne sont plus un simple gadget numérique : ils sont devenus une menace mondiale qui bouleverse la confiance en ligne. En 2025, les arnaques dopées à l’IA explosent : plus de 1,3 milliard d’euros envolés selon Surfshark. La France n’est pas épargnée.
En 2025, les escroqueries basées sur les deepfakes atteignent un niveau critique. Selon la dernière étude mondiale de Surfshark, les pertes financières liées à ces manipulations numériques dépassent 1,56 milliard de dollars, soit environ 1,34 milliard d’euros. Rien qu’en 2025, 860 millions d’euros se sont envolés à cause de vidéos et d’images truquées.
La tendance s’accélère à une vitesse inédite. Entre 2019 et 2023, les pertes cumulées s’élevaient à 130 millions de dollars. En 2024, elles atteignaient déjà 400 millions, avant de franchir le milliard en 2025. En six ans, le phénomène a été multiplié par douze.
Des fraudes devenues abordables et massives
Jusqu’à récemment, produire un deepfake d’une minute coûtait entre 300 et 20 000 dollars, selon la qualité. Aujourd’hui, avec des outils accessibles comme Sora ou Veo, la même vidéo peut être créée pour quelques euros seulement.
Cette démocratisation change tout : les escroqueries deviennent plus rapides, moins coûteuses et infiniment plus rentables. Les cybercriminels n’ont plus besoin de grandes équipes ni de moyens sophistiqués. Quelques lignes de texte et une IA générative suffisent à tromper une entreprise entière.
Des arnaques à tous les niveaux
Les deepfakes ne se limitent plus aux fraudes financières. De nouveaux scénarios émotionnels émergent partout dans le monde. Certains escrocs envoient de fausses images d’animaux perdus pour soutirer 50 euros de “frais de restitution” à des propriétaires inquiets.
D’autres manipulent des vidéos de dirigeants ou d’employés pour exiger un virement “urgent”. Les entretiens d’embauche truqués se multiplient également : un imposteur incarne un faux candidat grâce à un avatar réaliste. « Le coût de la tromperie est désormais proche de zéro », alerte Maud Fraison Lepetit, Responsable France chez Surfshark. « Ce n’est plus une fraude isolée, c’est une industrialisation de la manipulation. »
Les deepfakes bouleversent la confiance en ligne. Ce qui relevait autrefois du divertissement devient une arme économique de fraude de masse. Cette mutation crée une fracture numérique inédite entre ceux qui savent détecter la manipulation et ceux qui s’y fient aveuglément. Les entreprises et institutions françaises ne sont pas épargnées. Elles doivent désormais investir dans la formation, la détection et la régulation.
Comment se protéger face aux deepfakes ?
Surfshark préconise plusieurs réflexes pour limiter les risques. D’abord, vérifier systématiquement toute demande d’argent ou de document via un canal connu : appel direct ou validation interne.
Ensuite, ralentir le processus. La précipitation reste l’arme la plus efficace des fraudeurs. Former les équipes sensibles, notamment celles de la finance, des ressources humaines ou de la communication, permet aussi de repérer les indices : voix trop parfaite, micro-décalage des lèvres ou incohérences visuelles. Enfin, renforcer les procédures à plusieurs niveaux avant chaque transaction devient indispensable.
L’urgence d’une réponse collective
Alors que l’IA transforme déjà la création, la culture et les métiers, elle réinvente désormais la criminalité. Les deepfakes ne sont plus un phénomène marginal, mais un modèle économique de fraude mondiale.
Pour freiner leur expansion, il faudra une réaction concertée : formation massive, coopération entre plateformes et nouvelle régulation internationale. Sans cela, la désinformation pourrait devenir le prochain marché de la cybercriminalité.
Article basé sur un communiqué de presse reçu par la rédaction.
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