L’implant cérébral pourrait nous « booster » (ou nous brider)

L’implant cérébral pourrait nous « booster » (ou nous brider)

On sait désormais décoder vos pensées et même en modifier le flux. Grâce aux neurotechnologies, des entreprises rêvent d’améliorer vos performances… ou de reprogrammer votre esprit.

Un implant cérébral capable de redonner la parole à un patient atteint de la maladie de Charcot. Une IA entraînée à reconnaître des phrases pensées en silence. Une voix artificielle qui imite le timbre d’origine. Ce n’est plus de la science-fiction. C’est désormais l’état réel de la recherche dans plusieurs laboratoires, appuyés par des décennies de travaux en neurologie et microélectronique.

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La dernière prouesse est signée par l’université de Californie à Davis. Elle permet à un patient privé de parole de s’exprimer à nouveau. L’algorithme apprend à décoder ses pensées à partir de signaux neuronaux captés par 256 micro-électrodes. En 10 millisecondes, le message mental est restitué vocalement. Et l’intonation d’origine est recréée à partir d’anciens enregistrements. Deux décennies de progrès rendent cette prouesse possible.

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Des applications déjà hors du cadre médical

L’usage médical reste le plus visible, mais pas le seul. Certaines entreprises développent déjà des dispositifs pour le milieu professionnel, scolaire ou ludique. Un casque posé sur la tête peut mesurer la concentration d’un élève ou la vigilance d’un employé. En Chine, des écoles ont déjà testé ce genre de solutions. Les régulations n’ayant pas encore suivi, ce genre d’expérimentations fait débat.

« Il faut traiter le patient comme sa propre mère », résume Robert Knight, neurologue à Berkeley. Dans son laboratoire, chaque étudiant est sensibilisé à cette approche du respect absolu. Mais dans l’univers commercial, l’objectif diffère. Hervé Chneiweiss, président du comité d’éthique de l’Inserm, évoque une tension entre bénéfices annoncés et atteintes possibles aux libertés mentales.

L’Unesco prépare un cadre éthique international, attendu en novembre. L’organisation entend mettre sur un pied d’égalité les neurotechniques directes (électrodes, implants cérébraux) et les méthodes indirectes (analyse du rythme cardiaque, regard, respiration). Pour Chneiweiss, ces données croisées permettent à l’IA de deviner l’état mental d’un individu. Et potentiellement d’anticiper ses décisions.

Quand l’amélioration devient instrument de contrôle

Un dispositif qui améliore le sommeil ou l’humeur peut être un soutien thérapeutique. Mais placé entre les mains d’un employeur, il devient un outil de surveillance déguisée. Knight alerte : « Ce n’est pas la même chose quand l’entreprise cherche à augmenter sa rentabilité. » Le risque dépasse le cadre académique. Il touche désormais le cœur de la vie privée et du droit à l’autodétermination.

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La neurotechnologie séduit aussi les armées

Des projets financés par la Darpa prévoient déjà des bandeaux capables d’évaluer l’état physique d’un combattant. Si le cerveau peut signaler une baisse de vigilance, alors la machine peut décider d’alerter. L’Unesco n’a pas réussi à interdire formellement ces usages. Seules 2 recommandations sur 166 appellent à une finalité pacifique. Les États membres ont préféré éviter l’affrontement politique.

Chneiweiss insiste : « Ce n’est pas la technologie qui inquiète, mais ses mauvaises utilisations. » Neuralink, par exemple, vante des performances de joueurs boostées par implant cérébral. Pourtant, sa technologie reproduit ce que d’autres laboratoires ont expérimenté depuis vingt ans. Le battage médiatique éclipse souvent la rigueur scientifique. Et pourrait ternir les recherches les plus sérieuses.

Pour éviter que des start-up décident seules de ce qui sera possible demain, il faut organiser la discussion. Un grand sommet mondial, prévu en 2026 à Asilomar, rassemblera chercheurs, entreprises, institutions. L’objectif : éviter qu’un accident ou une dérive commerciale ne compromette le potentiel thérapeutique de ces technologies prometteuses.

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