L’Europe serait à la traîne dans la course mondiale à l’IA sans une stratégie souveraine solide, avertit NVIDIA lors de VivaTech 2025.
11 juin 2025, à Paris – Jensen Huang, PDG de NVIDIA, a captivé l’audience lors de son discours d’ouverture du salon VivaTech 2025. Son message est clair : l’intelligence artificielle (IA) est un égalisateur mondial, mais l’Europe risque de devenir insignifiante sans une stratégie efficace.
L’Europe face à un défi de souveraineté de l’IA
Malgré ses atouts, l’Europe ne contrôle que 5 % des capacités mondiales de calcul en IA. Un déficit qui menace son autonomie stratégique.
Les États-Unis dominent grâce à leurs géants tels que Google, Microsoft et OpenAI, tandis que la Chine avance avec une stratégie étatique centralisée.
Lors de sa keynote à VivaTech 2025, Jensen Huang a souligné ce défi. « Sans infrastructures propres en IA, l’Europe risque de devenir insignifiante dans la course mondiale ».
Le PDG de NVIDIA a plaidé pour une IA souveraine, respectant les données, cultures et valeurs locales. Il rappelle que cette technologie n’est pas réservée à une élite.
En réduisant les coûts de calcul, la Green Team démocratise l’accès pour les startups et les nations. Cependant, sans infrastructures propres pour l’IA, l’Europe reste dépendante des acteurs étrangers, ce qui constitue un frein à son autonomie stratégique.
Des partenariats majeurs à VivaTech 2025
En France, un partenariat avec Mistral AI déploie 18 000 puces Blackwell pour créer Mistral Compute, une plateforme cloud souveraine. En Allemagne, un cloud IA soutient l’industrie manufacturière grâce à Siemens.
Des projets similaires voient le jour en Italie, Espagne, Finlande et au Royaume-Uni, où un laboratoire IA est mis en place. Des initiatives qui contrastent avec la prudence réglementaire de Bruxelles.
Si l’Europe excelle en matière de droits numériques, une législation de trop stricte pourrait freiner l’innovation, contrairement à l’approche des États-Unis. L’IA soulève en effet des préoccupations légitimes, telles que la surveillance, les deepfakes, les pertes d’emplois et les biais algorithmiques.
Pour y remédier, Jensen Huang propose une gouvernance multicouche où des IA supervisent d’autres IA pour garantir leur fiabilité. Ce modèle, comparé à une nouvelle révolution industrielle, positionne ces technologies comme l’électricité du 21ᵉ siècle.
Mais là où les États-Unis investissent massivement dans des AI Factories, l’Europe manque de data centers compétitifs pour l’IA.
La Chine, quant à elle, accélère avec une stratégie centralisée. En contrario, l’Europe mise sur des alliances, comme celle avec Mistral AI, soutenue par le président Macron.
Par ailleurs, certains critiquent un risque de « sacerdoce technologique », où l’accès aux ressources IA serait réservé aux plus riches. Huang réfute cette idée. Les puces Blackwell et les collaborations avec BMW ou Perplexity rendent l’IA accessible.
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