Apple a dégainé ses puces A19 pour équiper les iPhone 17. La réponse de Qualcomm n’a pas tardé. Le 24 septembre, le fondeur californien a dévoilé son Snapdragon 8 Elite Gen 5.
Ce système débarque avec des promesses de puissance rarement atteintes. Performances dopées, IA musclée et vidéo professionnelle, voici le processeur qui devrait propulser le Galaxy S26 Ultra et bien d’autres modèles Android en 2026.
Autant de puissance sous le capot que d’après les benchmarks
Le Snapdragon 8 Elite Gen 5 repose sur une gravure 3 nm et un processeur à huit cœurs. Deux cœurs principaux cadencés à 4,6 GHz s’occupent des tâches les plus lourdes. Six autres cœurs, tournant à 3,6 GHz, prennent le relais pour maintenir des performances constantes. Cette architecture repose sur la troisième génération des processeurs Oryon, déjà réputés pour leur efficacité.
Côté graphismes, Qualcomm mise sur un GPU Adreno de nouvelle génération. Sa structure en tranches améliore la répartition des ressources et réduit les pertes d’images. Chaque tranche est cadencée à 1,2 GHz, épaulée par une mémoire dédiée baptisée Adreno High Performance Memory. L’idée est de fluidifier le rendu et réduire la latence. Les amateurs de jeux mobiles devraient sentir la différence lors des longues sessions.
Sur le papier, les chiffres sont parlants. Qualcomm annonce un gain de 20 % pour le processeur et 23 % pour le GPU. Les premiers tests réalisés sur un modèle de référence valident ces déclarations. Le Snapdragon 8 Gen 5 a même surpassé l’A19 Pro d’Apple dans certains benchmarks graphiques. Une première depuis que la firme de Cupertino avait réduit l’écart ces dernières années.
Mais la bataille ne se limite pas aux chiffres froids des benchmarks. Qualcomm insiste sur une vision plus globale. Comme l’a expliqué Alex Katouzian, directeur du groupe mobile, c’est la combinaison des composants qui fait la force de la plateforme. Pour lui, le Snapdragon 8 Elite Gen 5 n’est pas qu’un processeur. C’est une pile technologique complète qui ouvre de nouvelles perspectives aux smartphones.
L’IA passe la seconde avec des agents plus intelligents
Au cœur de cette génération, Qualcomm a revu son unité de traitement neuronal Hexagon. Résultat annoncé : une amélioration de 37 % des performances. Derrière ce chiffre, un concept bien plus intéressant : l’IA agentique. Contrairement aux simples assistants vocaux, ces agents peuvent exécuter des actions complexes entre applications.
Concrètement, vous pourriez demander à votre assistant de découper une vidéo, d’ajouter un filtre et de la publier directement. Tout cela sans passer par trois menus différents ni jongler entre les applis. Ce type d’intégration avait déjà pointé le bout de son nez avec le Galaxy S25. Qualcomm veut maintenant l’installer au cœur de tous les appareils Android haut de gamme.
Un autre avantage tient à la confidentialité. L’IA apprend directement depuis le smartphone, sans transfert massif de données vers le cloud. Les recommandations gagnent en pertinence tout en gardant les informations sensibles dans la poche de l’utilisateur.
Lors de la présentation, Qualcomm a mis en scène un scénario concret. Une personne filme un concert avec ses lunettes connectées, la vidéo se synchronise automatiquement avec son téléphone. Un agent d’IA intervient pour proposer un montage et le partager sur les réseaux. Ce genre d’usage illustre comment Qualcomm imagine l’intégration fluide entre matériel et intelligence artificielle.
Le Snapdragon se rêve en allié des créateurs de contenu
Qualcomm sait que les smartphones ne se contentent plus de passer des appels ou d’envoyer des messages. Ils sont devenus des caméras de poche pour une génération qui publie tout sur les réseaux. Le Snapdragon 8 Elite Gen 5 a donc été conçu avec cette idée en tête.
Son processeur d’image Spectra peut gérer jusqu’à trois caméras arrière en simultané. Grâce à un pipeline 20 bits, la plage dynamique gagne en profondeur. Les photos devraient donc afficher plus de détails dans les zones sombres, tout en évitant les couleurs fades. C’est une évolution technique qui devrait séduire ceux qui trouvent que les clichés de nuit manquent toujours de relief.
Mais c’est surtout la vidéo qui marque un tournant pour Qualcomm. Le Snapdragon 8 Elite Gen 5 devient la première plateforme mobile capable d’enregistrer en code APV, pour Advanced Professional Video. Ce format promet une qualité quasi sans perte, approchant celle d’équipements professionnels.
Jusqu’ici, Apple avait pris de l’avance avec ses formats ProRes RAW sur iPhone. Qualcomm entend bien ne plus laisser ce terrain à Cupertino. Avec l’APV, les prochains téléphones Android pourraient séduire vidéastes et monteurs, qui n’auront plus besoin de transporter du matériel lourd pour tourner.
Qualcomm soigne les détails qui comptent
Un smartphone, aussi puissant soit-il, reste dépendant de sa connectivité. Qualcomm l’a bien compris. Le Snapdragon 8 Elite Gen 5 embarque le modem X85, déjà annoncé plus tôt dans l’année. Celui-ci promet de meilleures vitesses tout en réduisant la consommation énergétique. À cela s’ajoute FastConnect 7900, qui apporte le Wi-Fi 7 et utilise l’IA pour économiser la batterie.
L’expérience audio n’est pas oubliée. Avec Snapdragon Audio Sense, la puce améliore la captation des micros. Réduction du bruit du vent, zoom audio ou encore HDR sonore, tout est pensé pour enrichir l’enregistrement.
Samsung, partenaire historique de Qualcomm, devrait logiquement intégrer ce processeur dans son Galaxy S26 Ultra. Même si la marque coréenne jongle parfois avec ses propres Exynos, la tendance des derniers modèles penche clairement vers le Snapdragon.
Won-joon Choi, cadre de Samsung, a d’ailleurs insisté lors du Snapdragon Summit sur le renforcement du partenariat avec Qualcomm. Sans confirmer explicitement, il a laissé entendre que les prochains fleurons Galaxy bénéficieront bien de cette nouvelle puce.
Qualcomm a aussi évoqué une déclinaison Snapdragon 8 Gen 5 sans la mention « Elite ». Destinée aux téléphones plus accessibles, cette version conserverait une partie des fonctionnalités phares. Une manière d’élargir la diffusion de ses innovations, même sur des modèles moins coûteux. Une stratégie qui rappelle celle d’Apple avec ses puces A classiques et Pro.
- Partager l'article :