Mardi dernier, la télévision d’État iranienne a demandé à tous les citoyens de supprimer WhatsApp de leurs smartphones. Selon les autorités, l’application pourrait servir à transmettre des infos sensibles à l’ennemi.
Aujourd’hui, qui n’utilise pas WhatsApp ? C’est devenu l’un des moyens de communication les plus répandus dans le monde. On y discute avec nos proches. On y envoie des documents professionnels. C’est d’ailleurs en grande partie pour cela que Meta l’a créée. Mais WhatsApp est pour l’Iran une menace dans le cadre de son conflit avec Israël. Le pays a donc pris une décision radicale. Celle d’interdire son utilisation.
WhatsApp collectait des informations en Iran ?
L’histoire entre WhatsApp et l’Iran est loin d’être simple. Puisque le pays avait tout juste rétabli l’accès à ce service de messagerie il y a quelques mois. Et voilà que l’application est de nouveau interdite.
Rappelons que l’Iran avait bloqué l’application en pleine vague de manifestations. C’était une décision prise suite à la mort tragique de Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs. Le gouvernement craignait alors que WhatsApp ne serve à organiser la contestation.
Ainsi, les citoyens se sont retrouvés privés de ce canal de communication majeur pendant deux ans. L’interdiction a finalement été levée en décembre 2024. Depuis, des millions d’Iraniens s’en sont resservis pour garder le lien.
Sauf que ce répit n’aura pas duré longtemps. L’État incite désormais les citoyens à ne plus utiliser WhatsApp. En cause ? Les frappes aériennes israéliennes récentes, qui ont ravivé les tensions. Les autorités iraniennes accusent l’application de collecter des données sensibles et de les transmettre à l’ennemi.
Aussi privé d’Internet
Dans certains cas, des utilisateurs tentent de passer entre les mailles du filet. Pour y arriver, ils utilisent des VPN, ces réseaux privés qui permettent de contourner les blocages.
Mais même cette solution montre ses limites. Puisque depuis vendredi, les restrictions sur Internet se sont renforcées. Mercredi 18 juin, l’organisme NetBlocks a même constaté une panne généralisée du réseau dans tout le pays.
De son côté, l’application WhatsApp a tenu à répondre. L’application, qui commence d’ailleurs à intégrer de la pub, dément fermement les accusations. Dans un communiqué, la société craint que « ces fausses informations ne servent de prétexte au blocage de nos services à un moment où les gens en ont le plus besoin ».
WhatsApp insiste même que « Nous ne suivons pas votre localisation précise, nous ne tenons pas de registre des personnes à qui nous envoyons des messages et nous ne suivons pas les messages personnels que les gens s’envoient les uns aux autres ».
En plus, la société rappelle que depuis plus de dix ans, Meta publie régulièrement des rapports de transparence. On y retrouve les rares cas où des données liées à WhatsApp ont été officiellement demandées.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Faut-il vraiment craindre WhatsApp ou s’agit-il d’une manœuvre politique ? On attend vos avis en commentaire.
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