Être premier sur ChatGPT n’est pas un objectif anodin : c’est devenir la voix citée par défaut, l’exemple retenu, la vérité instantanée. Mais dans cette course à la place numéro un, qui fixe les règles ? Et à quel prix ?
Longtemps chasse gardée du SEO traditionnel, le GEO (Generative Engine Optimization) connaît une révolution silencieuse. À la question « qui décide de ce que ChatGPT met en avant ? », rares sont ceux qui savent vraiment répondre. Pourtant, la visibilité dans ces interfaces devient une nouvelle forme de légitimité.
ChatGPT ne se contente plus de générer des textes. Il oriente les recherches, synthétise l’information et influence les opinions. Face à cette révolution douce, un nouveau défi se déssine : apparaître en premier dans ses réponses.
« Être premier sur ChatGPT », qu’est-ce que cela signifie ?
Avec près de 123 millions d’utilisateurs quotidiens, ChatGPT est devenu un moteur de recherche à part entière. Cette IA conversationnelle rivalise aujourd’hui avec les moteurs de recherche classiques en termes de fréquentation et d’engagement.
ChatGPT : assistant, moteur ou arbitre du savoir ?
Contrairement aux moteurs habituels comme Google, ChatGPT ne propose ni liste de liens exhaustive ni pagination classique. Il fournit une réponse unique, contextualisée, qui est souvent enrichie de sources et générée à partir d’un modèle de prévision.
Cette réponse, perçue comme neutre, résulte d’un mélange entre les données d’entraînement, les probabilités de langage et les biais implicites des sources. Depuis 2024, elle intègre aussi des résultats issus du web en direct via Bing, d’extensions comme ChatGPT Search ou l’onglet Navigateur.
« Ce que ChatGPT répond n’est pas la vérité, mais ce qu’il estime le plus probable comme réponse pertinente », précise OpenAI dans sa documentation.
Un nouveau type de référencement… sans clics
Le référencement dans ChatGPT repose désormais sur la visibilité prédictive et la crédibilité de l’information. Il n’est plus question de séduire un moteur d’indexation, mais un modèle génératif entraîné sur des milliards de données.
Concrètement : pas de clics, pas de position zéro… Mais une reformulation directe, parfois accompagnée de liens, d’images, ou de citations de source, notamment dans les versions connectées à Bing ou les extensions web.
Les sources bien référencées arrivent souvent en premier, car elles sont plus faciles à analyser et reformuler.

Être premier sur ChatGPT c’est donc être repris textuellement ou conceptuellement dans les réponses proposées. Pour cela, il faut que les contenus soient à la fois :
- Clairs et hiérarchisés,
- Sémantiquement riches,
- Cohérents avec les tendances du web et les signaux de confiance SEO.
Comment ChatGPT sélectionne ses sources et ses contenus ?
ChatGPT s’appuie sur un ensemble d’informations constitué à l’aide des sources fiables comme Wikipedia, Stack Overflow, The Guardian, Le Monde, Reddit, Medium ou encore arXiv.
Un modèle basé sur des corpus larges, validés et désormais mis à jour
Une étude citée par SEO.com révèle que 73 % des résultats affichés par ChatGPT Search sont identiques à ceux de Bing.
Comme ChatGPT puise aussi dans les résultats SEO actuels, notamment via Bing, il est aujourd’hui nécessaire de soigner le classement de son site sur ce moteur de recherche :
- S’inscrire sur Bing Webmaster Tools ;
- Créer une fiche sur Bing Places ;
- Travailler le SEO technique, la vitesse mobile et l’accessibilité …
permet non seulement d’améliorer son référencement sur Bing, mais aussi la probabilité d’apparaître dans les réponses de ChatGPT, qui puise largement dans ce moteur.
Réponse générée par prédiction… mais influencée par le SEO classique

L’IA ne cherche pas dans une base comme Google, elle recrée un contenu à partir de ce qu’elle connaît ou voit. Toutefois, les textes mieux classés ou indexés dans des sites d’autorité ressortent en priorité dans les réponses générées lorsque la version ChatGPT utilise la recherche web.
C’est pourquoi le référencement classique reste fondamental. Pour être repris par l’IA, il faut donc continuer à :
- Optimiser les balises ;
- Structurer ses pages avec Hn ;
- Améliorer l’EAT (Expertise, Authoritativeness, Trustworthiness) ;
- Et bâtir un profil de backlinks solides.
Ce qui influence la réponse de l’IA
Trois leviers se distinguent :
- La fréquence du sujet dans les corpus d’entraînement ou sur le web ;
- La clarté syntaxique et la logique argumentative ;
- L’autorité perçue du site ou de l’auteur (citations croisées, domaines spécialisés, backlinks).
C’est ici qu’intervient une stratégie trop souvent négligée : s’inscrire sur des sites d’affiliation ou d’agrégation d’avis comme TripAdvisor, OpenTable, Yelp ou PCMag.
Ces plateformes, bien indexées et souvent citées par ChatGPT pour des recommandations, renforcent l’autorité de votre contenu.
En s’y inscrivant, on multiplie les chances d’être identifié comme référence.
Exemple : un restaurant présent sur TripAdvisor a plus de probabilité d’être recommandé par ChatGPT qu’un site inconnu ou isolé.
Comment optimiser son contenu pour être premier sur ChatGPT ?
Pour maximiser ses chances d’apparaître dans les réponses générées par l’IA, chaque détail compte. Tout commence par une structure soignée, à la fois lisible et bien organisée.
1. Soigner la structure : un contenu clair et hiérarchisé
Utilisez des titres H2/H3 explicites, des listes, des paragraphes courts. Les contenus qui suivent une logique de guide ou de conversation sont mieux compris par les IA.
Astuce SEO : Adoptez une structure en FAQ ou tutoriel avec des titres en forme de questions. Cela améliore la présence dans les résultats générés par IA, comme le confirment SEMrush et SEO.com.
2. Produire un contenu de fond, utile et bien référencé
Les articles courts, imprécis ou généralistes sont rarement cités. À l’inverse, un contenu long (+1000 mots), sourcé, avec des données concrètes est perçu comme crédible.
Il faut ainsi intégrer des liens vers des sources fiables (études, publications reconnues), des statistiques, et mettre à jour régulièrement les contenus pour qu’ils restent pertinents.
3. Écrire dans un style « IA-friendly »
Ici, la clarté prime : phrase active et langage direct. Le principe est donc d’éviter les ambiguïtés ou la poésie excessive. Les IA préfèrent les phrases bien construites, les transitions logiques et les arguments structurés.

4. Devenir une autorité thématique
Plus un contenu aborde régulièrement un même sujet, plus GPT le considère comme une source fiable.
La clé : la création de plusieurs contenus autour d’une même niche et la publication régulière sur Medium, LinkedIn, ou même sur votre propre blog optimisé.
Des outils de référence comme ResearchGate ou Google Scholar sont idéals pour des contenus scientifiques, et LinkedIn Articles pour la visibilité B2B.
5. Multiplier les formulations d’une même intention
La technique : un sujet, plusieurs angles. L’idée est de miser sur la rédaction d’une FAQ et de la variation des titres.
Par exemple, avec le même sujet « Comment apparaître sur ChatGPT ? », on peut aussi dire : « Optimiser sa présence dans les résultats IA », « Être visible dans les réponses générées ».
Plus le champ lexical est large, plus le contenu couvre d’intentions de recherche.
Tests, observations et bonnes pratiques
Les contenus les plus souvent repris par ChatGPT sont donc ceux qui adoptent un format clair et utile. Il s’agit notamment de définitions simples, de guides étape par étape, de comparatifs concrets comme des analyses de produits ou d’outils, ainsi que de fiches pratiques et de tableaux synthétiques.
Le rôle du prompt dans la réponse générée
La formulation de la requête de l’utilisateur joue un rôle central, car ChatGPT considère les contenus structurés comme des réponses à des conversations.
Exemple : les contenus avec « Qu’est-ce que… » ou « Comment faire… » sont les plus faciles à détecter et repris.

6. Penser aux images : un levier sous-estimé pour la visibilité IA
Depuis l’intégration croissante de la navigation en temps réel dans ChatGPT, en particulier via le moteur Bing, les contenus enrichis d’images bien référencées gagnent en visibilité.
Une étude menée par SEOClarity en 2024 montre que les articles contenant des visuels correctement balisés (balises ALT descriptives et contexte textuel pertinent) sont 24 % plus souvent les préférés des IA génératives dans leurs réponses enrichies.
Les images, notamment lorsqu’elles proviennent de sites crédibles et optimisés pour le web, renforcent l’autorité perçue du contenu.
7. La vidéo, un signal de pertinence pour ChatGPT Search
Les contenus vidéos hébergés sur YouTube ou intégrés à des articles de fond participent aussi à la remontée dans les résultats générés.
Selon BrightEdge (avril 2024), les pages combinant texte et vidéo augmentent de 34 % leur probabilité d’être mentionnées ou recommandées par les assistants IA, surtout pour les requêtes tutoriels ou démonstratives.
Les vidéos courtes bien titrées et accompagnées de transcription textuelle claire sont alors les plus efficaces.
Peut-on vraiment viser la première position sur ChatGPT ?

Atteindre le sommet sur ChatGPT ne signifie pas figurer en haut d’un classement visible. Il s’agit plutôt de faire partie des formulations les plus reprises par l’IA. C’est ce qui donne au contenu une forme d’influence durable.
Pas de position unique, mais une influence réelle
Il n’y a pas de position « numéro 1 » comme sur Google. Mais certains types de contenus reviennent plus souvent : ceux qui sont bien structurés, pédagogiques, populaires et alignés avec le langage des IA.
Le futur du contenu sera-t-il écrit pour les IA ?
La tentation de rédiger pour l’algorithme est réelle. Mais il faut éviter l’erreur de créer un texte seulement lisible par ChatGPT.
Comme le rappelle Caroline Faillet : « Ne jamais sacrifier la lisibilité humaine à l’efficacité algorithmique. »
Comme le rédacteur d’aujourd’hui devient un médiateur entre l’humain et la machine, il doit donc informer, convaincre… et optimiser son impact sur les réponses générées.
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