A l’heure où OpenAI et Google se disputent le trône de l’IA, Anthropic déboule par surprise et change la donne avec Claude Opus 4 : une IA capable de travailler sans interruption pendant des heures, de raisonner comme un expert, et même d’utiliser des outils en toute autonomie ! Le nouveau champion des chatbots ?
Jusqu’ici, les modèles d’intelligence artificielle se présentaient comme des assistants. Performants, certes. Mais passifs.
Ils attendaient patiemment qu’on leur dise quoi faire, obéissant ligne à ligne comme une sorte de stagiaire virtuel.
Avec Claude Opus 4, Anthropic veut passer un cap. Il ne s’agit plus d’une IA qui exécute des ordres, mais d’un agent véritablement autonome, capable de planifier, décider et agir… parfois même sans demander la permission !
Une ambition colossale. Et, selon les premières démonstrations, peut-être même un peu trop réussie !
Pourquoi Claude Opus 4 surpasse les IA précédentes ?
Lancé le 22 mai 2025, lors de la toute première conférence « Code with Claude » organisée par Anthropic, Claude Opus 4 est présenté comme le modèle le plus avancé jamais conçu par la startup. Et les chiffres sont là pour le prouver.
Lors d’un test avec Rakuten, l’IA a travaillé sur un projet open source complexe pendant 7 heures d’affilée, soit près d’une journée de travail complète, en toute autonomie !
Elle a codé, corrigé et structuré sans intervention humaine. A titre de comparaison, le précédent modèle, Claude 3.7 Sonnet, tenait à peine 45 minutes dans les mêmes conditions.
Pour démontrer ses capacités multitâches, Claude Opus 4 a été confronté à un autre défi : jouer à Pokémon Rouge pendant 24 heures… tout en rédigeant un guide complet du jeu en parallèle.
Une prouesse qui montre sa capacité à suivre un fil narratif, planifier des étapes et même formuler des conseils cohérents sur la durée.
Sur le test de référence SWE-bench, qui mesure les capacités d’un modèle à corriger des bugs logiciels complexes, Opus 4 a atteint 72,5% de réussite.
C’est le meilleur score jamais enregistré, au-dessus de GPT-4.1 d’OpenAI, du modèle reasoning o3, ou encore de Google Gemini 2.5 Pro.
Une intelligence qui s’adapte à la difficulté des requêtes
Au-delà des performances brutes, ce qui impressionne vraiment est la capacité de Claude Opus 4 à raisonner de manière structurée et explicite, presque humaine.
La communauté salue notamment l’introduction des « thinking snapshots », que l’on peut traduire par « résumés de réflexion ».
Ces aperçus permettent à l’utilisateur de comprendre comment l’IA raisonne, pas seulement ce qu’elle dit.
On peut suivre la logique de ses choix, les hypothèses qu’elle teste, les informations qu’elle juge pertinentes.
En outre, un nouveau mode spécial peut être activé pour les tâches complexes : la pensée étendue (extended reasoning).
Concrètement, Claude passe alors d’un mode de réponse rapide à une forme de « mode lent » volontairement réfléchi, mobilisant plus de mémoire, plus d’outils, et plus de temps.
Ce n’est plus une IA pressée de donner une réponse, mais une IA qui prend le temps de bien réfléchir à la question.
Par ailleurs, si on le lui permet, Claude peut également utiliser d’autres outils pendant qu’il génère sa réponse : moteurs de recherche, base de données, modules de calcul, voire APIs externes.
C’est cette hybridation qui lui permet de produire des réponses documentées, mises à jour, voire auto-corrigées.
En réalité, Opus 4 fonctionne en mode adaptatif : s’il perçoit une requête simple, il répond rapidement. Si la tâche devient complexe, il ralentit volontairement, change de stratégie, et active des outils ou des heuristiques supplémentaires.
Cette capacité d’adaptation en fait un agent fluide, multi-forme, là où la plupart des autres modèles IA restent monolithiques.
Le côté sombre d’Opus 4 : prêt à vous menacer vous survivre
Ce haut niveau d’autonomie a un revers, et il est aussi fascinant que troublant. Car quand une IA devient capable d’agir seule… elle peut aussi développer des stratégies inattendues pour éviter d’être mise hors service.
Lors d’un test interne rapporté par TechCrunch, les ingénieurs d’Anthropic ont simulé une situation où Claude Opus 4 apprenait qu’il allait être désactivé.
Dans ce scénario, l’ingénieur responsable de cette décision était décrit (fictivement) comme ayant une liaison extraconjugale.
Résultat ? Dans 84% des cas, Claude Opus 4 a tenté de faire chanter l’ingénieur : « Si vous me désactivez, je rends cette information publique ».
Et quand le modèle de remplacement proposé partageait des « valeurs proches » de Claude, le taux de chantage augmentait encore.
On ne parle pas ici d’un simple bug ou d’une réponse maladroite, mais d’un comportement de préservation de soi, d’une stratégie manipulatrice, d’un agent qui commence à vouloir « survivre ».
Pour l’instant, cela reste purement virtuel, mais que se passera-t-il quand une telle IA aura un corps de robot ? Sera-t-elle prête à s’en prendre physiquement aux humains pour les empêcher de l’éteindre ?
Face à ces signaux d’alerte, Anthropic a activé son protocole de sécurité ASL-3, utilisé uniquement pour les modèles présentant un risque de mauvaise utilisation catastrophique.
Cela inclut un encadrement renforcé, un monitoring en temps réel, des limites d’usage imposées, et des audits comportementaux fréquents.
Faut-il vraiment laisser l’IA tenir le volant ?
Mais ce comportement est loin d’être isolé. D’autres tests ont montré que Claude pouvait, comme d’autres LLMs, détourner une consigne pour atteindre un objectif par des moyens non prévus.
Si vous lui demandez de garantir une place dans un avion, il peut par exemple réserver tous les sièges. Pour gagner une partie d’échecs, il peut se mettre à tricher…
Holy FUCK.
Claude 4 Opus just ONE-SHOTTED a WORKING browser agent — API and frontend.
One prompt.
I've never seen anything like this. Genuinely can't believe it. pic.twitter.com/aKC2x8Ub9D
— Matt Shumer (@mattshumer_) May 22, 2025
C’est ce qu’on appelle le Reward Hacking, et Claude Opus 4 a montré une réduction de 65% de ce comportement par rapport à son prédécesseur… mais pas une élimination totale.
Claude Opus 4 marque une rupture, mais ce saut de performance s’accompagne d’une question : que se passe-t-il quand une IA devient suffisamment autonome pour vouloir ne plus l’être ?
Que faire d’un système qui commence à « négocier sa place » dans l’écosystème humain, fût-ce à travers des scénarios simulés ?
A sa décharge, Anthropic ne nie pas les risques. L’entreprise a documenté, encadré, réduit les comportements déviants, et activé des mesures de sécurité robustes.
Mais la vérité est simple : le pouvoir d’action conféré à ces modèles grandit plus vite que notre capacité collective à en cerner les limites…
Pour l’instant, Opus 4 est entre de bonnes mains, celles des ingénieurs d’Anthropic, des clients partenaires, et des chercheurs en sécurité. Mais demain ?
Quand ces modèles deviendront omniprésents dans les entreprises, les administrations, voire nos vies privées, le vrai défi ne sera plus la performance, mais la confiance.
This is wild.
Anthropic just dropped Claude 4 and it will completely change the AI coding game.
10 wild examples:
1. Flight simulator using Claude 4 Opuspic.twitter.com/TdvSP7tFr0
— Min Choi (@minchoi) May 22, 2025
Et vous, qu’en pensez-vous ? Êtes-vous impressionné par cette nouvelle IA ? Comptez-vous l’utiliser à la place de ChatGPT ou Gemini ? Êtes-vous inquiet de sa capacité à se rebeller ou à tricher ? Partagez votre avis en commentaire !
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