Les données chiffrées suscitent depuis bien longtemps la convoitise des agences de renseignement telles que le FBI et ses alliés. Ces dernières ont décidé de forcer les géants de la tech à se plier à leurs exigences, en leur posant un ultimatum.
Depuis 2016, le débat sur le chiffrement des données fait rage entre les géants de la tech et les autorités du monde entier. Tout a commencé lorsque le FBI a réclamé à Apple l’accès aux données de l’iPhone du tueur de San Bernardino, sans succès.
Les gouvernements et les agences de renseignements affirment que l’accès aux communications chiffrées leur est nécessaire pour lutter efficacement contre le terrorisme ou la pédophilie. Cependant, du point de vue des constructeurs de smartphones et autres appareils connectés, la création de » portes dérobées » permettant de contourner le chiffrement des communications serait une atteinte à la confidentialité des consommateurs, et une menace pour leur sécurité.
En ce début septembre 2018, le débat est relancé par les » Five Eyes « , une alliance formée par les agences de renseignement des Etats-Unis, du Royaume-Uni, du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande.
La semaine dernière, les Five Eyes se sont réunis en Australie pour discuter du futur de la cybersécurité, de la sécurité nationale, et de l’utilisation croissante d’internet par les groupes terroristes. Suite à cette réunion, le FBI et ses alliés ont décidé d’exiger que les entreprises technologiques du monde entier leur ouvrent l’accès aux données chiffrées.
Données chiffrées : » la confidentialité n’est pas absolue » selon les Five Eyes
Dans un communiqué rédigé à l’issue de cette réunion, les Five Eyes déclarent que » la confidentialité n’est pas absolue « . Selon eux, les gouvernements et les entreprises technologiques ont une » responsabilité mutuelle « . Ils doivent assurer conjointement l’accès aux » données obtenues de façon légale « .
Si les constructeurs d’appareils éléctroniques comme Apple et Samsung, ou les fournisseurs de services comme Facebook, Google et WhatsApp refusent de coopérer, les Five Eyes comptent désormais les y forcer par le biais de » mesures technologiques ou légales « .
Cette prise de position de la part des agences de renseignement risque d’accroître la tension qui caractérise leurs relations avec les entreprises technologiques. Apple, notamment, se place régulièrement en fervent défenseur de la vie privée de ses clients.
Aucune entreprise n’a pris la parole à ce sujet pour le moment, mais cela ne devrait tarder. Il est peu probable que les géants de la tech acceptent de coopérer, mais il reste à savoir si le FBI et ses alliés pourront réellement les y obliger.
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