L’Internet des Objets (IoT) est-il suffisamment fiable en termes de cybersécurité ? Pour s’en assurer, le gouvernement japonais va tenter de hacker 200 millions d’objets connectés dans les foyers de citoyens choisis au hasard. Un programme dont l’objectif est de renforcer la sécurité du pays, mais qui soulève de nombreuses inquiétudes…
L’Internet des Objets (IoT) est de plus en plus présent dans nos sociétés. De nombreuses personnes utilisent désormais des » objets connectés « , ces appareils électroniques connectés à internet pour étendre leurs fonctionnalités. Montre, bracelet, brosse à dents, cafetière, pommeau de douche… tous les objets du quotidien semblent aujourd’hui disponibles en version connectée.
Malheureusement, la cybersécurité n’est pas toujours au rendez-vous. Non seulement un grand nombre de ces appareils laisse à désirer en termes de sécurité, mais beaucoup d’utilisateurs adoptent de mauvaises pratiques qui ne permettent pas de protéger correctement leurs dispositifs. Ainsi, au Japon, une récente étude a révélé que 54% des cyberattaques détectées en 2017 avaient pour cible les objets connectés.
Or, à l’approche des Jeux Olympiques de Tokyo qui prendront place en 2020, le Japon souhaite renforcer la cybersécurité sur son territoire. C’est la raison pour laquelle le gouvernement a décidé de pirater ses propres citoyens.
IoT : le gouvernement japonais va pirater les webcams, routeurs et objets connectés des citoyens
A partir du mois de février 2019, le National Institute of Information and Communications Technology va tenter de hacker les objets connectés des citoyens japonais. Pour ce faire, l’organisme tentera d’utiliser des mots de passe par défaut et autres mots de passe basiques issus de dictionnaires pour tenter d’infiltrer 200 millions d’objets connectés choisis au hasard parmi les foyers du pays.
Dans un premier temps, ce sont les routeurs et les webcams qui seront pris pour cible. Par la suite, le gouvernement s’attaquera aux objets connectés de la Smart Home (maison connectée).
Les propriétaires d’appareils piratés avec succès seront (a priori…) informés et invités à modifier d’urgence leurs mots de passe pour des identifiants plus fiables. Ils n’y seront toutefois pas forcés. L’initiative pourrait se prolonger pour les cinq prochaines années.
Bien que l’objectif de ce programme soit plutôt positif, de nombreuses personnes expriment leur anxiété. Plusieurs chercheurs estiment que le gouvernement pourrait profiter de l’opération pour accéder aux images de webcams des citoyens et à d’autres données personnelles, ce qui représente une violation de leur vie privée.
De plus, on ignore si les données collectées lors des hacks seront conservées et pour combien de temps. Rien n’indique non plus comment ces données seront protégées. Si une base de données contenant ces informations sensibles est constituée, elle risque d’être prise pour cible par de nombreux cybercriminels aux intentions bien moins louables…
- Partager l'article :