Deux chercheurs affiliés à l’US Air Force envisagent de confier les codes nucléaires américains à une IA capable de réagir immédiatement en cas d’attaque contre les États-Unis. Comment cela pourrait-il mal tourner ?
Durant la guerre froide, l’Union soviétique avait mis en place un système de contrôle automatisé des armes nucléaires intitulé » Dead Hand « . Ce système était conçu pour activer automatiquement les armes nucléaires sous certaines conditions, telles que le décès du leader du chef de l’Union.
Aujourd’hui, les chercheurs Curtis McGiffin de l’Air Force Institute of Technology et Adam Lowther du Louisiana Tech Research Institute estiment que les États-Unis ont eux aussi besoin d’une » Dead Hand « reposant sur l’intelligence artificielle.
Selon ces deux chercheurs affiliés à l’US Air Force, les technologies modernes telles que les radars, la communication instantanée et les missiles hypersoniques réduisent fortement le délai dont disposeraient les États-Unis pour réagir en cas de détection d’une attaque militaire.
Il est donc à leurs yeux nécessaire de mettre en place un système de réaction automatique basé sur l’intelligence artificielle capable de détecter une attaque, de prendre une décision et de diriger les forces stratégiques instantanément.
Ce système omniscient serait en mesure de détecter un lancement de missile n’importe où dans le monde… et de lancer une frappe nucléaire contre l’adversaire aussitôt. En d’autres termes, les chercheurs souhaitent confier les codes nucléaires des États-Unis à une IA.
L’US Air Force veut sa Dead Hand dotée d’intelligence artificielle
Bien évidemment, cette idée a de quoi susciter de nombreuses craintes et s’est attiré les critiques de divers experts. Selon Matt Field, du Bulletin of the Atomic Scientists, de nombreux effets négatifs seraient à redouter pour un tel dispositif.
Tout d’abord, il convient de rappeler que l’intelligence artificielle est loin d’être parfaite et peut souvent être gangrénée par des biais qui altèrent ses jugements et prises de décision. Pourtant, les humains tendent à vouer une confiance aveugle aux machines.
Par ailleurs, l’intelligence artificielle ne disposerait pas de données suffisantes pour prendre de telles décisions. Elle s’appuierait donc sur des données simulées, ce qui pourrait là encore altérer son jugement.
Néanmoins, à la manière de la » Doomsday Machine » du film « Dr. Strangelove » de Stanley Kubrick, cette IA pourrait avoir un vigoureux effet dissuasif sur les ennemis des États-Unis. Et après tout, peut-être vaut-il encore mieux confier les codes nucléaires à une intelligence artificielle qu’à Donald Trump…
https://www.youtube.com/watch?v=ozg7gEchjuM
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