Verily, la division dédiée à la santé d’Alphabet, maison-mère de Google, a développé une plateforme de test en ligne pour la maladie COVID-19 provoquée par le coronavirus SARS-CoV-2. Cependant, il est nécessaire d’accepter le partage de ses données personnelles pour l’utiliser. Les défenseurs de la confidentialité s’inquiètent…
Le vendredi 13 mars 2020, Donald Trump annonçait la contribution d’Alphabet, maison-mère de Google, à la lutte contre le coronavirus SARS-CoV-2. Sa filiale dédiée à la santé, Verily, a conçu un site web permettant aux internautes d’effectuer un test préliminaire pour vérifier s’ils sont atteints par la maladie COVID-19 liée au virus.
En se basant sur leurs symptômes, les utilisateurs peuvent ainsi savoir s’ils doivent se rendre aux urgences pour faire l’objet d’un test clinique ou s’il s’agit d’une autre maladie. Réservé pour l’instant aux Californiens, l’outil avait déjà suscité la controverse à cause de cette restriction.
À présent, certains s’inquiètent quant aux menaces que représente cette plateforme pour la confidentialité. En effet, pour utiliser le service, il est impératif d’accepter le partage de ses données personnelles avec Verily et Google. Les utilisateurs doivent obligatoirement posséder un compte Google ou en créer un.
Ce compte Google est requis pour s’authentifier, et pour contacter des spécialistes durant le processus de test. Verily ne précise pas pour quelle raison…
Aux yeux des experts, il s’agit-là d’une nouvelle manière pour Google de collecter des montagnes de données personnelles. Certains vont jusqu’à accuser le géant américain de profiter d’une crise sanitaire pour s’emparer de ces précieuses informations.
Coronavirus : les défenseurs de la confidentialité critiquent Google et Verily
Selon Jake Snow, avocat spécialisé auprès de l’American Civil Liberties Union of Northern California, « le test du COVID-19 est une nécessité publique vitale et un impératif pour ralentir la maladie. L’accès aux tests ne devrait pas dépendre de la création d’un compte et du partage d’information avec ce qui est, essentiellement, une entreprise publicitaire « .
Rappelons qu’en Europe, depuis l’entrée en vigueur du RGPD, exiger le consentement à une politique de données en échange d’un service technologique est généralement considéré comme un consentement forcé. En 2018, Facebook, Instagram, WhatsApp et Android ont fait l’objet de plaintes à ce sujet. En 2019, la CNIL a infligé une amende de 50 millions d’euros à Google pour la même raison.
Verily admet que son service ne respecte pas forcément le RGPD, mais rappelle que le test est pour l’instant réservé aux Américains. De son côté, le California Consumer Privacy Act en vigueur en Californie depuis le 1er janvier 2020 n’interdit pas nécessairement le consentement forcé.
Par ailleurs, Verily affirme que le partage de données est » fondamental pour la coordination des services « . Parmi les tiers qui reçoivent les données, on compte notamment le California Department of Health et le laboratoire clinique qui effectue les tests. En outre, la firme précise que l’accès aux données par des tiers est limité et sécurisé par des mesures pour empêcher l’accès non autorisé…
https://www.youtube.com/watch?v=Lyv0_GIGSbY
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