Ce sont de grands noms de la musique américaine qui haussent le ton contre Suno AI. L’intelligence artificielle pourrait les déposséder de leur art.
Le lancement de la troisième version de Suno AI semble avoir ébranlé l’industrie de la musique aux États-Unis. Des stars mondiales, comme Nicki Minaj, Katy Perry ou encore Billie Eilish, ont signé une tribune se prononçant contre l’intelligence artificielle générative. Celle-ci alerte sur les effets catastrophiques de la technologie sur l’industrie musicale.
Suno AI est une intelligence artificielle générative capable de générer de la musique ou des chansons en mélangeant instrumentation et voix. Vous fournissez des indications ou des instructions pour la création musicale.
Par ailleurs, ce générateur de musique est accessible au public depuis le 20 décembre, grâce à une application web. Microsoft Copilot le propose également via un plugin.
Une v3 avec des capacités impressionnantes
Suno a lancé la troisième version de son IA musicale, le 21 mars dernier. Cette mise à jour permet enfin au modèle de produire de la musique de qualité radio.
Il existe tout un monde entre la v3 et la précédente version majeure. Le nouveau modèle arrive à produire des chansons intégrales de deux minutes en seulement quelques secondes.
Par ailleurs, cette troisième version intègre davantage de genres et de styles musicaux. Sa qualité audio n’a rien de comparable avec celle de ses prédécesseurs.
Suno AI comprend mieux les instructions et les applique avec davantage de précision grâce à la v3. Avec ses nouvelles capacités, l’IA générative fait en sorte que la production musicale soit à la portée de presque tout le monde.
Ce qui dérange les artistes musicaux avec Suno AI
Dans une tribune sur Medium, ce sont 250 noms de l’industrie de la musique américaine qui critiquent l’intelligence artificielle générative. Ces artistes dénoncent l’utilisation non autorisée de leurs œuvres pour améliorer les capacités de Suno IA.
Cette affaire pose une fois de plus le problème de la propriété intellectuelle vis-à-vis de l’entraînement des grands modèles de langage (LLM).
Avec l’utilisation de ses œuvres pour préparer les LLM, le collectif des artistes et d’auteurs-compositeurs parle de concurrence déloyale.
D’autre part, Suno n’a pas dévoilé l’ensemble de données utilisé pour former son IA. Néanmoins, la start-up du Massachusetts affirme avoir pris des précautions contre la violation des droits d’auteur et le plagiat.
« Le travail des artistes humains », bientôt grand remplacé ?
OpenAI a également eu à faire face à ce type de problème pour le développement de ChatGPT. Rappelons le procès de la start-up californienne avec le New York Times.
Afin d’éviter que le problème ne se reproduise, la compagnie envisage des accords avec divers médias et des créateurs de contenu. Elle pourra ainsi continuer d’utiliser des données qualitatives pour entraîner son intelligence artificielle conversationnelle.
Pour en revenir à la tribune des artistes, le texte sensibilise surtout sur l’effet catastrophique de la technologie sur les musiciens. L’IA pourrait mettre un terme à de nombreuses carrières.
« Ces efforts visent directement à remplacer le travail des artistes humains par des quantités massives de sons (…) créées par l’IA », déplore le collectif. Par ailleurs, les artistes redoutent une baisse significative de leurs redevances.
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