Les résultats des tests ADN stockés sur les bases de données publiques comme GEDmatch permettent désormais d’identifier 60% de la population américaine. C’est ce que révèle une étude menée par Yaniv Erlich de la société israélienne MyHeritage, qui s’inquiète du manque de protection de ces précieuses données.
Les entreprises comme Ancestry ou 23andMe, qui proposent à leurs clients d’envoyer des échantillons d’ADN afin de reconstituer leurs arbres généalogiques, rencontrent un franc succès. Actuellement, plus de 12 millions de personnes ont fait appel à ces services.
Une fois ces informations téléchargées, il est possible pour les utilisateurs de les partager sur le web en les ajoutant à des bases de données publiques de généalogie comme GEDmatch. Au printemps 2018, ce site web a fait parler de lui en permettant aux autorités américaines d’identifier un tueur et violeur en série ayant sévi entre les années 1970 et 1980 en Californie : le Golden State Killer. Par la suite, plus de 19 affaires ont été élucidées de la même manière.
Pour parvenir à résoudre ces mystères, la police a eu recours à une nouvelle technique de recherche d’ADN familiale. Cette approche consiste à rechercher des correspondances partielles entre un échantillon d’ADN et une famille.
En effet, l’échantillon d’un suspect peut aussi bien correspondre à celui de son frère qu’à celui de son cousin au troisième degré. Par la suite, la police n’a plus qu’à croiser les résultats du test ADN avec d’autres informations telles que le lieu du crime ou la date des faits pour identifier un suspect de façon formelle (ou presque).
Tests ADN : si 2% de la population fournit ses données, il sera possible d’identifier tous les Américains
Selon une étude menée par Yaniv Erlich, responsable scientifique de la société israélienne MyHeritage, et publiée dans le magazine Science, cette nouvelle technique de test ADN permet d’identifier plus de 60% des Américains d’origine européenne grâce aux bases de données de généalogie génétique publiques.
Plus impressionnant encore : l’étude conclut que lorsque 2% de la population aura soumis son ADN à de telles bases de données publiques, il sera possible d’identifier tous les Américains à partir d’un test ADN.
Si l’accès à ces données pourrait s’avérer très utile aux autorités, il peut aussi s’agir d’une menace pour la confidentialité. Pour cause, les criminels et les entreprises peu scrupuleuses pourraient eux aussi exploiter ces informations. Rappelons d’ailleurs que le site 23andMe s’est récemment associé avec le géant pharmaceutique GlaxoSmithKline afin de développer de nouveaux médicaments grâce aux données génétiques.
C’est la raison pour laquelle Yaniv Erlich estime qu’il est important que ces données soient chiffrées afin de les protéger. Avant qu’elles puissent être utilisées pour une quelconque raison, les personnes devraient pouvoir donner leur consentement explicite au cas par cas.
Ce n’est pas la première fois que les données génétiques suscitent la controverse autour de la problématique de la confidentialité. En 2017 déjà, une étude révélait que ces données étaient vulnérables aux hackers.
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