Données personnelles : Facebook menace l’Union européenne

Pour protéger la vie privée des individus, les autorités compétentes devraient faire cesser la collecte d'informations privées par les géants du web (, , , et ). Telle est la doléance de Mathias Döpfner, journaliste allemand et PDG du groupe de presse Axel Springer, que l'UE appuie. Facebook, lui, appelle à la prudence.

Interdire le stockage des données sensibles par les GAFAM

Dans sa lettre ouverte à Ursula Von der Leyen, Présidente de la Commission, Mathias Döpfner fait part de ses préoccupations sur la remise en cause de la souveraineté des citoyens du monde. Ce serait, dit-il, les seuls à qui les données personnelles devraient appartenir, et non au GAFAM. Dans sa lettre, il soutient : « Les données doivent appartenir à nouveau et définitivement à ceux à qui elles ont toujours appartenu. Les citoyens. Le souverain. »

Il ajoute que pour l'heure, « les données appartiennent aux sociétés capitalistes. Des entreprises comme Facebook, Amazon et Apple collectent, rassemblent et stockent des données et les utilisent pour optimiser leur modèle économique. Ils surveillent et analysent notre comportement afin que nous consommions davantage, à l'avantage économique des plateformes ». Mathias Döpfner souhaite tout simplement interdire cette pratique. Il lance l'appel : « empêchez la surveillance des personnes en interdisant le stockage de toutes les données privées sensibles. »

Commission européenne : une protection plus stricte des données personnelles sur Internet

En guise de réponse, la Commission européenne s'engage à une protection plus stricte des données personnelles. Dans sa lettre ouverte adressée à Mathias Döpfner, elle assure vouloir « protéger notre démocratie et préserver nos institutions de l'influence dévastatrice des discours haineux, de la désinformation, des fausses informations et de l'incitation à la violence ». 

Lorsque M. Döpfner demande à la Commission d'interdire dans la vie virtuelle ce que l'UE interdit dans la vie réelle, Ursula Von der Leyen lui répond : « Notre but, en termes simples, est de faire en sorte qu'à l'avenir, il soit interdit de faire en ligne ce qu'il est aussi interdit de faire dans le monde réel. Exactement comme vous l'exigez dans votre lettre ». Elle ajoute « nous souhaitons à l'avenir interdire aux grandes plateformes contrôleuses d'accès de combiner automatiquement en un profil les données à caractère personnel de leurs utilisateurs qu'elles collectent par l'intermédiaire de leur plateforme principale avec d'autres données provenant d'autres services ».

Facebook appelle à la prudence

Nick Clegg, vice-président des affaires mondiales de Facebook a réagit et appelle à la prudence quant aux décisions que la commission européenne pourrait prendre. Cette dernière a précisé qu'elle souhaiterait une collaboration plus étroite avec les États-Unis en matière de réglementation des GAFAM. Nick Clegg consentirait volontiers à une réforme, mais qu'une interdiction totale de l'utilisation rationnelle des données serait impossible

Il adorerait, dit-il, « voir le prochain Google ou Alibaba émerger en Europe. Mais cela n'arrivera pas si l'Europe se retourne contre l'utilisation innovante et créative des données ». Il affirme que les répercussions peuvent être néfastes pour tous les secteurs qui utilisent ces données pour offrir des services personnalisés. Nick Clegg cite notamment les compagnies aériennes, les supermarchés, l'industrie automobile, l'agriculture, etc. 

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