Facebook confirme que Cambridge Analytica a utilisé les données de plus de 50 millions de profils d’utilisateurs du réseau social pour influencer les élections présidentielles américaines de 2016. Par le biais d’un test de personnalité d’allure innocente, l’entreprise spécialisée dans les analyses de données est parvenue à s’emparer de précieuses informations lui permettant de bouleverser les conditions politiques des utilisateurs grâce à des messages personnalisés.
En 2016, Donald Trump a été élu Président des Etats-Unis après une campagne électorale triomphale. Le succès de cette campagne est notamment lié à l’aide de Cambridge Analytica et de ses analyses de données. Une démonstration du pouvoir du Big Data.
Cependant, il s’avère aujourd’hui que Cambridge Analytica a exploité les données de 50 millions de profils Facebook obtenus illégalement. L’information a d’abord été dévoilée au site The Observer par Christopher Wylie, ancien employé de Cambridge Analytica, avant d’être officiellement confirmée par Facebook le vendredi 16 mars 2018.
Facebook : un faux test de personnalité créé par Cambridge Analytica
Pour obtenir ces informations, un professeur de la Cambridge University nommé Aleksandr Kogan a affirmé à Facebook qu’il souhaitait récupérer des données pour un projet académique, et a ensuite créé un test de personnalité. Pour accéder à ce questionnaire, les utilisateurs devaient se connecter avec leurs comptes Facebook et autoriser l’accès à leurs listes d’amis et au contenu qu’ils aiment (like). Au total, 270 000 utilisateurs ont utilisé l’application, ouvrant l’accès à un réseau de 50 millions de profils Facebook.
En avril 2018, Mark Zuckerberg a reconnu les faits officiellement, et annonce même que 87 millions de profils ont été dérobés au total. En ce qui concerne la France, Le Parisien évoque 211 667 profils concernés. En Belgique, le nombre s’élève à 61000. Facebook a promis d’avertir directement les utilisateurs concernés à partir du 9 avril 2018.
Facebook autorise l’agrégation de données à des fins académiques, mais ce professeur a enfreint les règles en fournissant ces informations à un tiers. En 2015, après avoir collecté les données, Cambridge Analytica a promis à Facebook de les avoir effacées, mais les a en réalité conservé bien précieusement.
Ces données ont ensuite été utilisées pour envoyer des messages politiques personnalisés aux utilisateurs, visant à bouleverser leurs opinions politiques et à les convaincre de voter pour Donald Trump. Une démarche qui a porté ses fruits.
Facebook réfute les accusations de fuite de données
Suite à cette révélation scandaleuse, l’action Facebook vient de perdre 4% de valeur ce lundi 19 mars 2018. Dans le collimateur des législateurs américains et britanniques pour le manque de sécurité de sa plateforme, Facebook se défend en affirmant qu’il ne s’agissait pas d’une fuite de données à proprement parler.
Sur Twitter, l’exécutif Andrew Bosworth rappelle que le système n’a pas été piraté pour obtenir ces données. Les utilisateurs concernés ont fait le choix de partager leurs données Facebook avec l’application créée par Cambridge Analytica. Toutefois, comme le souligne Christopher Wylie, cette manière de procéder est totalement dépourvue d’éthique et risque de dissuader de nombreuses personnes d’utiliser Facebook.
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