Une intelligence artificielle a analysé les données de 11 000 couples afin d’identifier les critères permettant de prédire la qualité d’une relation amoureuse. Ses découvertes semblent prouver que la relation en elle-même est bien plus importante que les individus qui forment le couple et leurs caractéristiques individuelles…
Ah, l’amour. Un sentiment qui tient fascine les êtres humains depuis plusieurs millénaires, mais reste encore aujourd’hui complexe et teinté de mystère. Encore aujourd’hui, il reste difficile de définir avec précision les éléments qui font un couple heureux.
Afin de percer ses secrets, une équipe de chercheurs de la Western University du Canada a créé une intelligence artificielle chargée d’étudier les relations amoureuses. Pour ce faire, l’IA s’est basée sur les données collectées auprès d’environ 11 000 couples. Leur étude a été publiée dans le journal PNAS.
En cumulant des données à grande échelle, le Big Data pourrait permettre de confirmer les découvertes réalisées par le biais d’études de moindre envergure. L’intelligence artificielle est l’une des technologies permettant d’analyser ces larges volumes de données.
L’équipe menée par Samantha Joel s’est servie du Machine Learning et plus précisément des forêts d’arbres décisionnels ( » Random Forests « ). Ce type d’algorithme est généralement utilisée pour tester le pouvoir prédictif d’un grand nombre de variables. C’est cette technique qui a permis d’analyser les données fournies par 11 196 couples à travers 43 ensembles de données séparés.
À partir de ces données, l’intelligence artificielle a pu identifier les éléments permettant de prédire si une personne a un sentiment positif concernant sa relation. Ses découvertes sont particulièrement intéressantes, et prouvent que l’amour est plus simple qu’on peut le penser.
Ainsi, les principaux prédicteurs de la qualité d’une relation seraient les évaluations personnelles de la relation, aussi appelées caractéristiques spécifiques à la relation. Les variables basées sur des caractéristiques individuelles sont nettement moins pertinentes.
En d’autres termes, le type de relation que vous développez avec votre partenaire est plus important pour votre » bonheur » que vos caractéristiques individuelles respectives. Pour définir le bonheur d’un individu, l’étude a pris en compte des critères tels que la satisfaction des participants, leur niveau d’anxiété, ou encore le fait que le mariage de leurs parents ait fonctionné ou non.
Plus précisément, les variables spécifiques aux relations permettraient de prédire le bonheur d’une personne avec deux ou trois plus de précision que les variables individuelles. Comme l’explique Samantha Joel, la psychologue ayant mené ce projet d’étude, » c’est une conclusion que pourraient tirer intuitivement « . Cependant, l’experte estime qu’il est » surprenant qu’une fois les données spécifiques aux relations en main, les différences individuelles disparaissent en arrière-plan « .
L’IA révèle que les caractéristiques individuelles ont peu d’importance dans une relation amoureuse
Selon l’étude, la perception personnelle d’un individu sur sa relation permet de prédire jusqu’à 45% de l’écart dans la qualité de la relation. Cependant, son effet prédictif tend à s’estomper au fil des études.
Les variables spécifiques aux relations, permettant de prédire avec plus de précision la qualité d’une relation, sont notamment la perception de l’engagement du partenaire, l’appréciation du partenaire, la satisfaction sexuelle, la perception de la satisfaction du partenaire, et la conflictualité.
Les caractéristiques individuelles, rapportées par les participants au sujet d’eux-mêmes, n’offrent en revanche qu’une précision de 21% pour prédire la qualité d’une relation. Parmi ces caractéristiques, les plus pertinentes sont la satisfaction générale, les émotions négatives, le fait d’éviter de s’attacher, ou d’être anxieux dans les relations.
Ces caractéristiques individuelles augmentent le risque qu’une personne ne soit pas satisfaite dans ses relations amoureuses. Cependant, » si une personne présentant ces caractéristiques parvient à établir une relation caractérisée par l’appréciation, la satisfaction sexuelle et l’absence de conflit, et perçoit son partenaire comme engagé et réactif, ces facteurs à risque individuels tendent à perdre leur importance » selon les chercheurs.
Ainsi, selon Joel, ces découvertes faites par l’IA mènent à une vérité plutôt simple : « la personne que nous choisissons n’est pas si importante que la relation que nous développons « . De même, » la dynamique que vous développez avec quelqu’un, les expériences partagées, les habitudes sont bien plus importantes que les individus séparés qui forment cette relation « .
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