Utiliser l’intelligence artificielle (IA) dans la spiritualité nous fait nous demander si c’est vraiment une bonne idée de lui donner un rôle semblable à celui d’un dieu.
Raihan Khan, un jeune étudiant à l’esprit innovant, a initié une véritable révolution en lançant QuranGPT. Il avait pour ambition d’exploiter l’intelligence artificielle pour apporter des réponses aux interrogations spirituelles fondées sur le Coran.
Lorsqu’il a dévoilé son projet, il a été accueilli avec des sentiments partagés, fluctuant entre l’admiration et la critique. Malgré cela, Khan est resté ferme. Persuadé du potentiel de son projet d’IA, il le considérait comme une façon révolutionnaire de relier les individus à leur spiritualité.
Il souligne : « Beaucoup aspirent à se rapprocher de leur religion, mais trouvent qu’ils n’ont pas suffisamment de temps pour s’y consacrer pleinement. Et si une simple commande pouvait faciliter l’accès à ces connaissances ? »
Grâce à cette vision, QuranGPT est devenu un outil précieux pour près de 230 000 personnes. Il offre une nouvelle manière de vivre leur spiritualité à l’ère du numérique.
Comment l’IA redéfinit l’accès aux enseignements spirituels ?
L’apparition de chatbots comme Bible.Ai, Gita GPT, et d’autres, soulève la question de l’authenticité de l’expérience spirituelle à l’ère numérique. Ces outils, formés sur des textes sacrés, offrent des perspectives spirituelles instantanées. Leur capacité à synthétiser des idées complexes en quelques secondes est révolutionnaire.
Toutefois, cette avancée n’est pas sans susciter des débats. Des théologiens, tels qu’Ilia Delio, expriment leur inquiétude. Ils considèrent ces innovations comme des raccourcis vers Dieu. Selon eux, cela pourrait affaiblir l’engagement profond et personnel envers les enseignements religieux.
Les modèles de langage comme les LLM sont aussi utilisés pour examiner comment la Bible est traduite différemment. Plus tôt cette année, des chercheurs du monde entier ont partagé sur arXiv.com une étude où ils utilisaient l’analyse des sentiments.
Cette technique, basée sur le traitement du langage naturel, sert à repérer les émotions dans un texte. Ils l’ont appliquée au Sermon sur la Montagne de Jésus, un texte célèbre du Nouveau Testament « Heureux les doux, car ils hériteront de la terre… ».
En analysant 5 versions, dont celle de la King James, ils ont remarqué des différences significatives dans le choix des mots. Ils ont aussi noté des variations d’humour, d’optimisme et d’empathie dans les textes. Cela révèle les diverses manières dont Jésus a communiqué ses messages.
Une technologie bénéfique ou blasphématoire ?
L’adoption de l’IA dans le domaine religieux n’est pas univoque. Elle présente des avantages indéniables, comme l’accélération de la traduction des textes sacrés. Paratext et le Greek Room illustrent comment l’IA peut démocratiser l’accès aux Écritures, en transcendant les barrières linguistiques.
D’un autre côté, cette intégration provoque une réflexion importante : peut-on sérieusement attribuer à une IA la tâche d’explorer les nuances et la richesse des textes religieux ? La technologie promet de fournir une sagesse divine sur demande. Mais, risque-t-elle de nous éloigner de l’essence de la quête spirituelle basée sur la réflexion, la méditation et le doute ?
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