« Un formulaire de demande de suppression de données IA », c’est la nouvelle approche de Meta pour rassurer les artistes. Toutefois, ces derniers sont réticents à la réussite du projet.
L’intelligence artificielle est un outil efficace pour prendre en charge plusieurs tâches. Cependant, elle nécessite un entraînement pour mieux répondre aux requêtes des utilisateurs. Une base de données massive est indispensable pour atteindre cet objectif. Et c’est l’origine du bras de fer entre l’entreprise de Zuckerberg et les artistes. En effet, ces derniers ne veulent plus que Meta exploite leurs œuvres afin de former une IA.
Une approche peu satisfaisante, selon les artistes
Tout a commencé en août dernier. Meta a fait un premier pas, en autorisant les utilisateurs à soumettre des demandes de suppressions des données exploitées par l’IA. Il faut alors remplir un formulaire et c’est tout.
Mais les artistes sont très réticents à ce sujet. En réalité, il n’y a aucun moyen pour exclure ses informations dans le programme d’entraînement IA de Meta. Les artistes n’ont appris la nouvelle qu’après avoir rempli le formulaire de « désinscription ».
« Je pense qu’il existe une certaine confusion concernant ce formulaire et aux contrôles que nous proposons. Nous n’offrons actuellement aucune fonctionnalité permettant aux utilisateurs de désactiver leurs informations de nos produits et services utilisés pour former nos modèles IA » Thomas Richards, porte-parole de Meta.
Les artistes ont réagi face à cette polémique
Meta a répondu aux artistes après qu’ils ont rempli le formulaire de désinscription. En effet, le géant des réseaux sociaux voulait des pièces justificatives supplémentaires. Selon les artistes, Meta a demandé des preuves que les données d’artistes apparaissent dans les interventions de leur IA.
Selon l’entreprise, l’artiste concerné doit alors déterminer les réponses génératives qui exploitent ses œuvres. Cette tâche est très énergivore, surtout que Meta n’a divulgué aucun détail sur les données qu’il utilise.
« C’était horrible » Mignon Zakuga, illustrateur. C’était une des premières réactions face à la déclaration de Meta.
Certains artistes n’ont pas mâché leur mot. Michaela Voicu, une artiste numérique et photographe, a qualité la réponse de Meta comme une mauvaise blague. Elle a aussi ajouté : « Ce n’est pas vraiment destiné à aider les artistes ».
Pour d’autres, l’approche de Meta n’était qu’une stratégie de communication. Selon Bethany Berg, artiste conceptuelle, l’entreprise voulait seulement rassurer le public sur leur initiative.
« J’ai commencé à penser que c’était juste un faux coup de relations publiques pour donner l’impression qu’ils essaient réellement de faire quelque chose » Bethany Berg.
Pourtant, d’autres entreprises ont accepté les requêtes des artistes
OpenAI était une des premières entreprises à lancer une fonctionnalité de « désinscription ». Les artistes peuvent ainsi protéger leurs œuvres face à l’intelligence artificielle de Dall-E.
Avec Meta, la suppression complète des données utilisées par l’IA ne sera pas une réalité d’ici peu. Cependant, les artistes continuent de manifester pour que l’entreprise cède. En plus des déclarations sur les réseaux sociaux, ils vont encore envoyer des communiqués à Meta.
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