Afin de rattraper les leaders mondiaux de l’intelligence artificielle, l’Allemagne a décidé d’investir trois milliards d’euros dans cette technologie nouvelle. Toutefois, les ambitions du gouvernement Merkel risquent d’être freinées par la protection des données personnelles…
Depuis bien longtemps, les analystes et les industriels s’alarment du fait que l’Allemagne est à la traîne dans le domaine de l’intelligence artificielle. Face à des mastodontes comme la Chine et les Etats-Unis, elle accuse un retard conséquent. Une récente étude menée par Bitkom, association allemande de l’industrie numérique, seuls 11% des entreprises allemandes utilisent l’IA ou envisagent de l’utiliser.
Pourtant, plus de la moitié d’entre elles pensent que l’intelligence artificielle est cruciale pour préserver la compétitivité industrielle de l’Allemagne. En effet, en plus de permettre la création de nouveaux produits et services, l’IA jouera un rôle crucial dans plusieurs industries où l’Allemagne règne en maître. C’est particulièrement le cas pour l’industrie automobile, avec l’émergence prochaine des voitures autonomes reposant entièrement sur cette nouvelle technologie.
Dans ce contexte, à l’issue d’un séminaire de deux jours sur les défis du numérique, Angela Merkel et ses ministres viennent d’approuver une stratégie nationale visant à permettre à l’Allemagne de se hisser parmi les leaders de l’intelligence artificielle.
Cette stratégie reposera notamment sur un investissement fédéral de trois milliards d’euros, afin d’égaler le montant des investissements privés. Au total, l’Allemagne va donc investir au moins six milliards d’euros dans l’intelligence artificielle.
En outre, une centaine de chaires universitaires dédiées à l’IA vont être créées. Un réseau de douze centres de recherche, développement et application des technologies d’intelligence artificielle va aussi être mis en place afin de compléter des installations déjà existantes comme le German Research Centre for Artificial Intelligence (DFKI) établi depuis 1988. Des conditions de travail idéales et des salaires attractifs seront proposés pour attirer les experts les plus éminents.
Pour rappel, fin mars 2018, Emmanuel Macron a annoncé une stratégie IA similaire pour la France avec un investissement de 1,5 milliard d’euros et le développement de réseaux de recherche. On constate donc une volonté des grandes puissances européennes de s’aligner sur les géants internationaux.
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Intelligence artificielle : l’Allemagne risque de se heurter à plusieurs obstacles
Selon Achim Berg, le président de Bitkom, cette stratégie allemande va permettre d’accélérer l’adoption de l’intelligence artificielle en Allemagne. Toutefois, il estime qu’un investissement annuel de 500 millions d’euros n’est pas suffisant compte tenu de l’importance de l’IA » pour la croissance et la prospérité « .
En outre, les experts estiment que l’industrie allemande pourra difficilement accéder aux vastes volumes de données nécessaires à la plupart des applications IA. Le pays étant relativement petit comparé à la Chine et aux Etats-Unis, il génère largement moins de données.
De plus, la collecte et l’exploitation de données personnelles risquent d’être freinées par les craintes liées à la confidentialité. Le document stratégique précise d’ailleurs que les progrès dans l’IA ne doivent pas se faire au détriment des droits et des libertés individuelles. Ainsi, Berlin compte davantage se focaliser sur les données de machines industrielles.
Comme l’évoquait récemment le directeur du CES de Las Vegas, l’innovation européenne risque donc d’être freinée par l’attachement du vieux continent à la confidentialité. Un obstacle auquel ne se heurtent pas les Etats-Unis, et encore moins la Chine.
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