Dans le cadre de notre dossier “Ils font la data”, Jean-Philippe Nagel, Country Manager chez MicroStrategy a accepté de faire un point sur l’année écoulée et sur les grands enjeux pour l’année à venir.
Le BigData.fr : vous évoluez dans le domaine de la donnée depuis plus de 25 ans, quelle est l’évolution qui vous a le plus surpris ?
Jean-Philippe Nagel : ce qui m’a le plus étonné, c’est le fait que l’analytique et le décisionnel tendent à être mis entre les mains de l’ensemble des collaborateurs d’une entreprise. C’est vraiment l’évolution majeure que je vois. Auparavant, seules les personnes qui avaient une compétence “data” avaient accès aux connaissances associées. Or, on s’est rendu compte que la démocratisation de l’accès à la donnée permettait de faciliter et sécuriser la prise de décision. Si c’est encore souvent l’IT qui est en charge de la data, celle-ci est mise au service du métier. On regarde comment leur apporter une réponse pertinente, ce qui se produit de plus en plus souvent avec le support du prédictif.
Un mot pour définir l’année qui vient de passer ?
Covid, bien sûr ! Il a fallu apprendre à vivre avec un haut degré d’incertitude. Dans ce contexte changeant, nos clients nous ont demandé d’avoir des outils intuitifs et flexibles qui les aident à répondre rapidement à de nouvelles questions et ainsi qui accompagnent la prise de décisions. Il va sans dire que dans un contexte changeant, il est essentiel de faire confiance à ses données et garantir une « single version of truth » (notion de confiance).
Précisément, comment voyez-vous l’évolution et le déploiement du prédictif ? Quels sont les secteurs les plus impactés ?
Cela fait des années qu’on essaie de l’intégrer. Au début, cela nécessitait une expertise très forte, et le prédictif ne s’appliquait qu’à de grosses structures. Désormais, il est possible de l’embarquer dans les processus métier. On le trouve notamment dans le retail où il y a une vraie volonté d’avoir un « augmented consumer”. On analyse les performances de ventes, qu’on peut corréler avec différents critères : vacances ou météo par exemple. Cela permet d’anticiper les flux logistiques.
Sur la question du prédictif ou du pilotage des données de l’entreprise, MicroStrategy propose une plateforme intégrée cohérente qui permet de laisser une grande autonomie à l’utilisateur final et qui évolue avec lui, lorsqu’il gagne en maturité.
En particulier, pour continuer sur le thème de la démocratisation, MicroStrategy s’intègre aisément avec les solutions de data science et permet aisément d’opérationnaliser le déploiement d’algorithmes à tous les utilisateurs. Ainsi la démocratisation s’étend également à l’AI et au ML.
Quels sont les gros enjeux pour vous actuellement ?
Actuellement, nous avons 3 enjeux majeurs. Le premier concerne la modernisation de l’accès à la donnée. Aujourd’hui, tout le monde « fait de l’analytique » que ce soit grâce à des plateformes décisionnelles ou Excel. Notre priorité est de mettre l’analytique à disposition de tous les collaborateurs, qu’ils soient utilisateurs métier ou data scientists. MicroStrategy intègre l’analytique au sein des applications et processus d’entreprise pour une meilleure accessibilité et productivité.
Le deuxième enjeu concerne le cloud. Actuellement, la logique “cloud” s’impose. Certains clients n’y voient que le moyen de faire des économies, mais le cloud permet surtout d’apporter une plus grande agilité : absorption automatique des pics d’activité, nouveau projet en « 1 click », prototypage et “fail fast ».
Enfin, le troisième enjeu concerne la monétisation des données. La donnée / le décisionnel est encore souvent perçu comme un centre de coûts. Il est temps de le transformer en centre de profits. Grâce à une logique “embedded”, on peut mettre à disposition de ses clients des données qui vont leur permettre d’optimiser leur activité et de générer des revenus complémentaires. C’est dans ce contexte qu’Optic 2ooo a mis à disposition de ses franchisés un portail en marque blanche leur apportant davantage d’autonomie et d’interactivité.
Un mot pour l’année à venir ?
Je dirais “back to basics”. Je pense qu’on revient vers des besoins essentiels comme la rationalisation des outils, la confiance dans la donnée et l’agilité. Ces besoins sont essentiels pour devenir data driven. L’innovation viendra de nouvelles approches pour démocratiser l’accès à l’analyse pour tous les utilisateurs dans leur contexte d’utilisation, dans leurs applications.
Propos recueillis par Amandine Durand.
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