Il est en prison, mais parvient tout de même à piloter une arnaque à la carte SIM. Lui et son réseau d’escrocs réussissent à voler 600 000 euros.
L’arnaque à la carte SIM, très répandue aux États-Unis, prend de l’ampleur en France. Selon Franceinfo, cette méthode aurait permis à un prisonnier de dérober 600.000 euros depuis sa cellule, en pilotant à distance un réseau d’escrocs.
Cette méthode implique le vol des données confidentielles d’une victime. Cela peut être son identité, son numéro de téléphone ou son adresse. Pour obtenir ces informations personnelles, les arnaqueurs utilisent des techniques de phishing sur Internet. Il y a ensuite la prise de contrôle des données de la carte SIM du téléphone de la victime.
À noter que cette étape est cruciale. Le contrôle de la carte SIM de la victime permet notamment de contourner plus efficacement la sécurité des paiements bancaires en ligne.
L’arnaque à la carte SIM peut faire de prestigieuses victimes
600 000 euros représentent évidemment une très grosse somme d’argent. Qu’une arnaque téléphonique soit en mesure de voler un tel montant peut surprendre le grand public. Mais ceux qui connaissent bien les rouages de la méthode ne s’en étonnent pas. En effet, cette escroquerie cible principalement des personnes assez fortunées.
Il y a quatre ans, l’arnaque à la carte SIM a fait d’un ancien magnat des réseaux sociaux. Jack Dorsey était encore le patron de Twitter en 2019. Rappelons que la plateforme est devenue X depuis le rachat de l’excentrique milliardaire Elon Musk. Des hackers étaient parvenus à pirater son compte pour partager des messages racistes et sexistes.
L’arnaque à la carte SIM avait rendu cette attaque possible. Notons que le collectif Chuckling Squad avait revendiqué le piratage.
« Le numéro de téléphone associé au compte a été compromis en raison d’un oubli de sécurité de la part de l’opérateur mobile. Cela permettait à une personne non autorisée de composer et d’envoyer des tweets par SMS à partir du numéro de téléphone », avait alors tweeté un haut responsable du réseau social.
Il guidait un réseau de 60 escrocs depuis sa cellule de prison
On apprend donc de Franceinfo l’arrestation de huit suspects le 5 décembre dernier. Parmi ces individus, trois sont mis en examen. Un quatrième est directement allé à la case prison d’après la radio du service public. Les perquisitions ont permis de trouver 90.000 euros et des objets de grande valeur.
À noter que leur meneur est en prison depuis plus d’un an pour arnaque à la carte SIM. Il avait pu récolter 64 000 euros après avoir escroqué une dizaine de personnes.
Depuis sa cellule de prison, cet expert du SIM swapping – appellation de l’arnaque aux États-Unis – dirigeait à distance un réseau d’une soixantaine d’individus.
Le collectif fonctionnait selon un mode opératoire bien rodé. Les arnaqueurs contactaient l’opérateur téléphonique d’une cible après le vol de ses données personnelles. Ils pouvaient obtenir une nouvelle carte SIM en feignant un dysfonctionnement. L’aboutissement de cette procédure désactivait ensuite la carte SIM de la cible.
« À partir du moment où on arrive à mettre la main sur le téléphone, on peut effectuer des achats et selon les types de cartes. Cela peut être des achats d’un certain montant », a expliqué un responsable de la préfecture de police de Paris.
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