L’Australian Signals Directorate, le service de renseignement de l’Australie, bénéficiera d’un budget de 10 milliards de dollars pour la cybersécurité. Les fonds viendront financer une opération de cyberespionnage offensive pour suivre la cybercapacité des ennemis potentiels.
Renforcer la capacité de cyberespionnage
Grâce à ce financement, l’ASD renforcera sa capacité à lancer des opérations de cyberespionnage offensives. Le financement est étalé sur 10 ans. Seulement 4,2 milliards de dollars seront dépensés au cours du premier cycle budgétaire de quatre ans.
Le projet baptisé Redspice permettra à l’agence de renseignement australienne de « suivre le rythme de la croissance rapide des cybercapacités des adversaires potentiels ». À travers ce financement, le gouvernement veut endiguer les menaces croissantes d’attaques contre les infrastructures critiques.
Les analystes évoquent également un arrière-plan politique de la Liberal–National Coalition. Le programme permettra à ce parti politique de mettre en avant la sécurité nationale pour les prochaines élections.
Le trésorier, Josh Frydenberg, a déclaré au Parlement qu’il s’agissait « du plus gros investissement jamais réalisé dans la cyberpréparation de l’Australie». Il ajoute qu’il y a une leçon à tirer de l’histoire numérique : « la faiblesse invite à l’agression ».
Lancer un projet créateur d’emplois
Dans le cadre de ce programme, l’ASD prévoit de créer 1 900 emplois sur les dix prochaines années. Les profils tournés vers la cybersécurité, l’analyse de données, la programmation informatique et le développement de logiciels/applications seront les plus recherchés.
Dans la foulée, le gouvernement annonce également vouloir renforcer l’engagement de l’Australie envers ses partenaires Five-Eyes et Aukus. Le pays veut avoir toutes les cartes en main pour pouvoir contre-attaquer face aux cybermenaces et protéger ses infrastructures les plus critiques.
La cybersécurité est désormais au cœur des préoccupations. L’Australian National Audit Office rappelle qu’en 2021, seulement un quart des organisations gouvernementales australiennes se conforment aux stratégies obligatoires pour se protéger contre les cybermenaces.
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